La campagne électorale des élections régionales avait démarré poussivement tant du côté des candidats que du côté de la motivation des électeurs et puis le drame du Bataclan et des terrasses de café est venu répandre l’effroi.
Naturellement la campagne fut mise entre parenthèse.
Jusqu’à ce tragique évènement, dans l’Eure, du côté de la liste de droite, on n’avait pas fait dans la dentelle.
Le sénateur-maire de Bernay (droite orléaniste) avait montré toute la hauteur d’esprit qu’il comptait mettre dans cette campagne.
Il avait qualifié le Président sortant (socialiste) de Haute-Normandie de « petit monsieur » faisant du mépris de l’autre sa marque de fabrique électorale.
On aurait pu penser que cette bassesse n’était qu’un écart de langage.
Hélas, pas du tout.
Dans ce département, chacun sait que l’Ouest politique est dominé par un binôme actif composé du sénateur Maurey et du député Morin, largement relayé par la presse locale.
Il était donc assuré, qu’à droite, la campagne serait d’une haute tenue politique et intellectuelle !
Après le fameux « sortir les fourches et les faux » prononcé par le candidat Morin à la fête de la pomme de début septembre, la référence aux bonnets rouges pour faire évoluer la SNCF, voilà que celui-ci méprise le département de l’Orne en le qualifiant de « trou du cul du monde »au cours du débat organisé par le MEDEF le 24 novembre l’opposant à Nicolas Mayer-Rossignol.
Il a fallu trois jours au maire d’Epaignes pour présenter des excuses foireuses. Il est vrai que la sénatrice UDI de ce département, Nathalie Goulet, n’avait pas apprécié la sortie condescendante de sa tête de liste.
Vous avez dit méprisant ?
En ayant les idées larges, très larges même, on aurait pu excuser cet écart de langage si d’autres éléments ne venaient pas confirmer le mépris dont les parlementaires de l’Ouest du département font preuve à l’égard de la population et des plus faibles.
Les candidats de la droite aux élections départementales de mars dernier du canton de Breteuil – Rugles – Broglie avaient porté à leur programme la pérennité du collège de Broglie.
Or, en septembre dernier, lors de la visite à ce collège du Président du département et du député Morin, un maire faisant remarquer que la pérennité de l’établissement scolaire n’était pas assurée s’est vu retoqué par le député en ces termes « Il ne faut pas faire de procès d’intention, il faut simplement envisager toutes les hypothèses »
Depuis, silence radio du côté du département et du député, ce qui agace quelque peu les maires de l’ex-canton.
Triste exemple de mépris à l’égard d’une population qui avait cru en la parole donnée !
Sur ce territoire rural de l’Ouest de l’Eure qui est peut-être un autre trou du cul du monde pour le député Morin, le mépris est également utilisé !
Qui n’a pas compris que le duo de parlementaires, Maurey-Morin, a la main mise sur des collectivités comme celle de Beaumesnil ?
C’est ainsi que 171 élus communautaires, non mandatés, ont méprisé 3.960 citoyens – électeurs inscrits – en rayant de la carte 16 communes, sans demander l’avis des électeurs !
Ce n’est rien d’autre qu’une réhabilitation du vote censitaire qui avait cours au 19ième siècle sous la Restauration.
Ce climat politique plus que détestable ne rassure pas les électeurs qui ne semblent pas mobilisés pour le scrutin du 6 décembre.
C’est peut-être ce qui a fait dire au maire du Havre, Edouard Philippe (LR), la semaine dernière « le résultat est incertain » !!!
Les électeurs sont prévenus, s’ils veulent être méprisés,
le candidat Morin est à leur service.