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Régie publique de l'eau : une mémoire sélective ou défaillante ?



Dans un article publié sur son blog le 18 septembre dernier, Jean-Charles Houel fait état des difficultés que lui, et l’association qu’il préside, rencontrent pour obtenir des« documents nécessaires à la compréhension des décisions de l’exécutif communautaire en matière de délégation de services publics et notamment en ce qui concerne la politique de l’eau et de l’assainissement »
En clair, après quelques mois de silence relatif aux périodes électorales, il relance le débat qui l’oppose au Président (PRG) de la Communauté d’Agglomération Seine-Eure – CASE – qui, selon lui, est lié à la multinationale Véolia, empêchant tout retour à une gestion publique de l’eau sur ce territoire.
Bien évidemment, le combat pour un retour en régie publique de la distribution de l’eau et du traitement des effluents est juste et honorable, mais limiter ce combat au Président de la CASE, son ennemi juré, est très insuffisant.
D’ailleurs, on perçoit la gêne de l’auteur quand il écrit : « Avouons-le, notre combat contre la toute puissance de Véolia n’a pas été relayé par ceux et celles (au PS en particulier) dont on pouvait attendre une prise d’initiative. C’est regrettable compte tenu du montant des enjeux financiers »
Mais que cache ce qui semble être une profonde déception ?
Serait-ce la peu glorieuse attitude des socialistes en région parisienne qui, paradoxalement (mais est-ce l’adverbe qui convient ?) s’opposent farouchement à Gabriel Amard (Parti de Gauche) Président de la Communauté d’Agglomération Les Lacs de l’Essonne ?
En date du 6 juillet dernier, le Parti de Gauche a publié un communiqué dont l’intégralité figure ci-après.
 
Les méthodes de Suez-Lyonnaise des eaux
Le Parti de Gauche a découvert avec stupéfaction les méthodes déployées par la société Suez-Lyonnaise des Eaux pour nuire à l’action d’un de ses élus. Gabriel Amard, Président de la communauté d’agglomération "Les Lacs de l’Essonne", s’est en effet retrouvé au cœur d’une manœuvre visant à discréditer son projet de passage en régie publique de l’eau, qui a vu jour le 1er janvier 2011 pour la commune de Viry-Chatillon.
Cette manœuvre, dévoilée par le journal Marianne, démontre une fois de plus l’absurdité de confier à une multinationale la gestion d’un bien commun de l’humanité, et les dérives que l’appât du gain et la recherche permanente du profit peuvent entraîner.
Le Parti de Gauche s’inquiète également du rôle joué dans cette affaire par Antoine Boulay, à l’époque directeur du cabinet d’information travaillant pour Suez  et aujourd’hui chef de cabinet de Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture. 
Cette intervention interroge sur la position réelle du Parti Socialiste en faveur de la gestion publique de l’eau. Cette révélation intervient d’ailleurs alors que se pose de nouveau la question d’un passage en régie publique d’une des plus grosses communautés d’agglomération de la Région parisienne, Est-Ensemble, gérée majoritairement par des élus socialistes.
Le Parti de Gauche entend ne pas se laisser intimider par ces procédés crapuleux et poursuivra son combat pour un retour en régie publique de l’eau.
Gabriel Amard, par ailleurs secrétaire de La Gauche par l’Exemple, association des élu-e-s du PG, continue son combat contre le lobbying de la fédération des majors privés de l’eau et à ce titre participe aujourd’hui même dans les Landes à la création du réseau des gestionnaires publics de l’eau  « France eau publique », aux côtés des élus et techniciens du Bas Rhin , de la Vienne , du Nord , de Franche Comte , de Moselle , de Paris et des Landes . 
 
Le 18 juillet, Gabriel Amard a déposé une plainte auprès de Mme la Procureur de la République en Essonne.
Cette plainte vise la société Eau du Sud Parisien pour des faits susceptibles de justifier des poursuites sur le fondement de l’article 433-2 du Code pénal réprimant le trafic d’influence (Voir sur le site du PG en date du 19 juillet la totalité du communiqué de Gabriel Amard)
Il est curieux de constater que Jean-Charles Houel n’ait pas cru bon, dans son légitime combat sur l’eau, de poster sur son blog les difficultés que rencontre Gabriel Amard en région parisienne.
Et pourtant, Jean-Charles Houel connaît Gabriel Amard pour l’avoir, à plusieurs reprises en 2010, cité sur son blog lors de la venue à Rouen de celui que beaucoup considèrent comme le continuateur de l’engagement de Madame Danielle Mitterrand.
 
 
Le combat qui consiste à considérer que l’eau n’est pas une marchandise comme les autres, mais un bien public auquel tout le monde a droit, ne peut être sélectif.
La puissance militante se mesure au degré d’intégrité que celle-ci requiert, quelles que soient la nature des aléas rencontrés et la qualité des personnes en cause.
 
 
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