Cela fait sept ans que Nicolas Sarkozy joue avec le temps médiatico-politique et deux ans et demi qu’il impose son tempo médiatico-politique.
L’ancien Ministre de l’Intérieur devenu Président de la République, certains disent par défaut, a parfaitement analysé le délabrement psychologique du peuple français en proie à la mondialisation et à l’ultralibéralisme destructeurs de nos valeurs républicaines.
Il a compris que l’opposition politique n’est plus une digue mais au mieux une simple vanne permettant de temps en temps le mélange des eaux d’amont avec les eaux d’aval.
Il sait que les quatre ou cinq félons intégrés à l’équipe gouvernementale ne sont que la partie visible d’un phénomène plus conséquent.
Il suffit de se souvenir des programmes politiques des deux finalistes de la dernière présidentielle pour s’en persuader.
Positions identiques sur la suppression de la carte scolaire, sur l’autonomie des Universités, même langue de bois sur la question des salaires. On sait ce qu’est devenu le Président du pouvoir d’achat. Quant au SMIC à 1500 € la promotrice déclarait après l’élection qu’elle n’avait jamais cru en cette promesse. Même position sur le Traité simplifié etc… etc… Quant aux déficits de la protection sociale, au-delà des discours effrayants et culpabilisateurs, comme les déficits abyssaux, aucune solution solidaire et crédible ne fut proposée ni par l’un, ni par l’autre.
Par ailleurs les Conseils Régionaux expérimentant le R.S.A. étaient essentiellement de gauche.
Mais le Président a changé de pied, la mode actuelle est aux chargés de mission à son service : missions à Cuba, en Corée du Nord, présidence ou coprésidence de groupe de réflexion sur la taxe carbone et sur le grand emprunt… Il se murmure que d’autres, et non des moindres, seraient tentés de franchir le Rubicon.
Faut-il s’en étonner ? De l’autre côté du Rhin, c'est-à-dire au sein de l’Union Européenne, le S.P.D. n’a pas rechigné à gouverner l’Allemagne avec la C.D.U. et la C.S.U, pendant quatre ans, pour remettre en cause le modèle social allemand déjà bien entamé, il est vrai, par Gerhard Schröder lors de la mandature précédente.
Il y a fort à parier que si les résultats des dernières élections législatives en Allemagne avaient été similaires aux précédentes, le trio qualifiable d’infernal n’aurait certainement pas hésité à poursuivre l’aventure.
Dans cette ambiance européenne (n’oublions pas l’Italie) les sujets inscrits au tempo médiatico-politique du Président de la République ne sont pas choisis au hasard. Ils s’articulent tous autour d’un triptyque qualifié des trois I, Insécurité – Immigration – Identité nationale.
Qui peut dire que cette pratique, peu compatible avec les canons de la République, est un échec pour son auteur ?
Le bilan a de quoi faire réfléchir.
Après cinq ans de pratique ministérielle, Place Beauvau, Bercy, où le paraître a supplanté l’être, se faire élire à la responsabilité suprême ne peut pas être considéré comme un échec.
Placer son parti à la tête du scrutin européen de juin dernier, après avoir imposé le bouclier fiscal, déclaré qu’il ne fallait pas lui demander de vider des caisses qui sont déjà vides alors qu’il avait promis être le président du pouvoir d’achat, écorné le droit de grève dans les transports de voyageurs, organisé de véritables saignées dans l’emploi public et « vendu » le Traité européen dit simplifié, montre une aptitude certaine à utiliser l’opinion publique.
Même si cette « réussite » du parti du Président doit être resituée dans le contexte d’un absentéisme record. Cependant, l’histoire retiendra que la droite européenne a confirmé, en 2009, sa dominance au Parlement de Strasbourg avec le concours de la droite française.
Fort de cette situation et sachant que la constitution de 1958, largement remaniée pour renforcer le pouvoir présidentiel (notamment par le quinquennat et l’élection présidentielle précédant le scrutin législatif promu par le tandem Chirac/Jospin) Nicolas Sarkozy a bien compris ce qu’il fallait privilégier. Il se prépare pour 2012 et ne veut pas rater l’échéance de 2010.
Constatant qu’à chaque sujet lancé, l’opposition politique et la quasi-totalité des intellectuels et des médias tombent dans le panneau, le Président de la République poursuit son « œuvre » pour imposer le libéralisme, modèle anglo-saxon.
Cette fois, c’est son fidèle et zélé serviteur, Ministre de l’identité nationale qui a lancé le 2 novembre le débat sur précisément l’identité nationale.
De la même manière que sous la gauche de Mitterrand à quelques semaines d’une échéance importante, le vote des étrangers réapparaissait, l’actuel président de la République jette en pâture, à quelques mois des régionales, le débat sur l’identité nationale.
Succès polémique assuré, tellement le sujet est complexe et politiquement interprétable et risqué.
Pour bien comprendre la démarche, il faut se rappeler que Nicolas Sarkozy n’a jamais fait mystère de sa volonté de gouverner à droite avec les droites, contrairement à ses prédécesseurs qui privilégiaient la gouvernance au centre-droit.
C’est un des éléments de sa rupture qui, faut-il en avoir conscience, n’est pas qu’un slogan.
Alors les messages très droitiers sont diffusés au peuple, cyniquement de manière plutôt habile.
Celui de l’identité nationale est reçu d’une manière très controversée par les citoyens.
Pour les uns, l’identité nationale est une des composantes des valeurs de la République, pour d’autres, l’identité nationale fleure le nationalisme et le rejet de l’autre. Il faut, me semble t’il, faire un lien avec l’opération réalisée et surtout bien relayée médiatiquement quelques jours avant le lancement de ce débat, le « nettoyage » de la jungle de Calais et l’expulsion honteuse de trois malheureux Afghans.
Il ne fait aucun doute que la chasse aux voix pour les régionales de mars 2010 est engagée. L’heure est donc venue de mobiliser l’électorat de toutes les droites. On peut penser que, pour le Président, l’occasion est trop belle de poursuivre la construction d’un Etat libéral et communautariste.
Il sait que dans les rangs de sa majorité son « ouverture » à gauche trouble fortement et que l’affaire de Frédéric Mitterrand a éloigné certains de ses partisans. Sa capture vendéenne, autre élément d’ouverture, redonne de l’espoir au maître de l’extrême droite qui ne s’est pas remis de la claque reçue à la présidentielle de 2007 et enrage d’une revanche avant de quitter l’estrade politique.
Alors, pour le Président de la République, quoi de plus mobilisateur que de remettre le couvert sur l’identité nationale ?
Ce sujet constitue un double avantage,
- redonner confiance aux brebis troublées et donc enclines à retourner à la bergerie du FN
- poursuivre la mise en place des fondations du communautarisme dont les plans ont été rendus publics au Latran, à Riyad et au CRIF en 2007 et 2008.
- poursuivre la mise en place des fondations du communautarisme dont les plans ont été rendus publics au Latran, à Riyad et au CRIF en 2007 et 2008.
On peut penser que, pour le Président, ces deux volets relèvent d’une grande urgence.
Pour le premier il n’est pas utile de s’étendre, par contre le deuxième mérite de s’y attarder.
Le dogme d’une baisse des impôts directs – surtout pour les plus fortunés et les entreprises – entraînant de facto des baisses massives d’emplois publics et des moyens de fonctionnement en diminution (éducation nationale, gendarmerie, police, justice etc…) rend problématique la gestion du terrain. Plusieurs syndicats de police se plaignent d’un manque cruel d’effectifs et de moyens, pour ne citer que ce secteur public.
Or, la crise sociale qui sévit depuis plusieurs décennies, aggravée par celle que nous subissons depuis près de deux ans rend la situation explosive. Le taux de chômage dans certains quartiers périphériques de villes atteint 40 %. De ce point de vue, l’année 2010 ne semble pas se présenter sous les meilleurs auspices.
Ainsi, la moindre étincelle risque de mettre le feu.
Deux exemples récents, largement médiatisés, apportent la preuve de ce climat orageux.
Les débordements intervenus à Paris le 14 novembre, lors de l’abjecte opération de distribution avortée, de billets de banque atteste de cette grande tension. Même des évènements extra sociaux se déroulant hors de nos frontières, comme la périphérie du match de football Egypte-Algérie constituent des raisons de désordre sur le territoire français.
On ne peut plus organiser de grands matchs de football sans la présence de plusieurs cars de CRS. Certes ce n’est pas nouveau, mais il semble que cela s’aggrave. Le sport n’est pas directement responsable de cela, même si certaines disciplines sont plus visées que d’autres.
Toutes les nuits, des voitures flambent. La population, et en particulier, la jeunesse est à cran, son avenir est tellement bouché qu’il ne lui reste plus, hélas, que la violence pour faire connaître son désarroi.
Il s’agit bien là d’un problème social et sociétal.
Alors, compte tenu de tous ces paramètres, il n’est pas interdit de penser que pour l’hôte de l’Elysée, l’organisation du communautarisme, même s’il s’en défend dans sa tribune publiée le 9 décembre dernier, doit rapidement progresser. Les discours de Latran, de Riyad et du CRIF, qui n’ont pas été remis en cause dans cette tribune, doivent concrètement s’insérer dans ce qu’il devient de plus en plus difficile d’appeler la République.
A l’instar du discours du Latran, considérant que l’instituteur – c'est-à-dire l’une des fonctions symbole de la laïcité républicaine – ne remplacera jamais le curé, le rabbin, l’imam – c'est-à-dire la représentation du communautarisme, il est probable que dans les hautes sphères dirigeantes de l’Etat il soit considéré que le moment est venu de pousser les feux de cette conception communautariste de la société. Les religieux doivent avoir la main sur leurs ouailles et maintenir le couvercle sur la marmite.
Alors, le Président discourt à satiété. Il prononça entre autres trois discours, l’un à Poligny dans le Jura le 27 octobre 2009, un autre à La Chapelle-en-Vercors le 12 novembre 2009 et se déplaça en banlieue parisienne (Epinay s/Seine – Bobigny et Perreux s/Seine) le 24 novembre 2009…
A Poligny, le discours fut consacré au devenir de l’agriculture, mais le Président en profita pour déclarer, la terre fait partie de l’identité nationale !!!
A peine quinze jours plus tard, le Chef de l’Etat décida de s’adresser de nouveau au peuple français sur le thème de l’avenir de l’agriculture. Il choisit La Chapelle-en-Vercors, haut lieu de la résistance pour faire une nouvelle annonce.
A la surprise générale, le discours prononcé le 12 novembre ne fut pas comme prévu la suite de Poligny, tout au moins sur la partie la plus importante consacrée au monde agricole.
Ce fut, une fois de plus, la question de l’identité nationale qui servit de conducteur au discours. Selon plusieurs historiens, spécialistes du régime de Vichy, les discours de Poligny et de La Chapelle-en-Vercors firent référence aux symboles du pétainisme comme le culte des ancêtres de la terre, de la famille…
Le 24 novembre, lors de sa visite en banlieue parisienne, il mit l’accent sur l’insécurité promettant de faire installer le triple de caméras de l’existant d’ici 2012. Il précisa que là où les Maires le refuseraient, les Préfets auraient autorité pour l’imposer.
Ces trois discours marquent bien l’appel au rassemblement des droites et adressent un signe supplémentaire aux religieux.
UMP et PS sur un terrain partagé
Le Président de la République sait que ses discours transcendent les clivages supposés gauche droite, il n’ignore pas que toute la gauche ne rejette pas le principe du communautarisme, même si elle le pratique de manière light par le biais du concept de laïcité ouverte.
Le compromis laïc de la loi du 9 décembre 1905 et des suivantes, faisant que les édifices religieux sont propriété de l’Etat et donc entretenus par lui et les collectivités locales, il devient fréquent que des élus de tout bord n’hésitent pas à médiatiser leur « bonne » action lors de l’inauguration des travaux, en se faisant photographier dans les églises, parfois devant l’autel sous le crucifix, tous cierges allumés et ceci sans aucune retenue !!!
Bien sûr, la presse locale se fait un devoir de relayer abondamment l’évènement.
Mieux encore, dans mon département, il y a quelques années des élus locaux de gauche dont un parlementaire n’hésitèrent pas à recevoir « l’Evêque en tournée pastorale» sur le thème de « l’Evêque à la rencontre des élus » J’ai même vu un Sénateur Maire, de droite cette fois, organiser une cérémonie de départ d’un sous-préfet dans la salle capitulaire d’une abbaye en activité !!!
Que dire quand un grand corps de l’Etat comme la Gendarmerie fête « sa sainte patronne » ses membres se rendant à l’office catholique ceints de leur uniforme ?
N’y aurait-il pas débat si des militaires ès qualités organisaient des rencontres de prières à la mosquée ou à la synagogue ?
Le plus étonnant, c’est l’absence totale de réactions de la part de ceux qui se déclarent en charge des questions de laïcité. Ni condamnations, ni même commentaires a posteriori !
Le département où je réside, ne faisant pas exception, le Président n’ignore pas ce phénomène hexagonal et sait bien qu’une opposition, si elle existe, n’est que de pure forme.
Réforme territoriale : autre connivence UMP - PS
Pour clore ce papier dont un volet est consacré à la connivence idéologique, à peine voilée, entre la gauche et l’UMP, je ne résiste pas à évoquer la question de la réforme territoriale, autre sujet brûlant d’actualité.
Depuis quelques semaines, bon nombre de Conseils Généraux à majorité de gauche font du barouf autour du dossier de la réforme territoriale.
Ce tintamarre recevrait un écho favorable si un minimum de sérieux présidait à ces actions, malheureusement plus de communication que de responsabilité politique.
En effet, comment croire en la sincérité de ce combat quand, en parallèle, quelques-uns de ces opportunistes agitateurs travaillent à la construction, certes comme la loi le permet, de fiefs de près de 500.000 habitants autour d’une grande ville, sorte de méga intercommunalité ?
Pour arriver à leur fin, ils n’hésitent pas à empiéter sur plusieurs départements privant ceux-ci de leurs prérogatives sur la partie du territoire intégré à la nouvelle collectivité.
Comment appeler cela autrement qu’un dépeçage des départements concernés ?
Par ailleurs, comment la gauche peut-elle s’étonner de ce qui arrive ? N’est-elle pas responsable du fameux mille-feuille ?
N’est ce pas elle qui, par le gouvernement dit de gauche plurielle, a mis en place les pays dont les relations avec la région s’imposent compte tenu de leurs missions d’aménagement du territoire et de leurs financements européens instruits par les services des régions ? Mais ne nous y trompons pas, le bruit émis par les Conseils Généraux de gauche n’invite pas nécessairement à appeler à sauver les départements (division administrative et politique issue de la révolution de 1789)
Dans mon département, le Conseil Général a hissé un immense calicot sur le fronton de son immeuble sur lequel on peut lire trois formules :
- Non à la recentralisation
- Respect des élus locaux
- Des moyens pour les Eurois
Vous aurez certainement remarqué que la revendication de la pérennisation des départements est curieusement absente.
S’agit-il d’un oubli ? Pas du tout. L’explication est donnée dans le magazine d’information de la collectivité départementale, par une interview du Président.
Pour ne pas être taxé de sortir un membre de phrase de son contexte, je livre à votre lecture la question et la réponse intégrale traitant de l’avenir des départements.
Question : « On redoutait il y a quelques mois une disparition pure et simple des Départements. Finalement, leur existence n’est pas remise en cause par le projet de loi… »
Réponse du Président : « Ce n’est pas cela l’essentiel. On peut remettre en cause les Départements si on trouve une organisation qui rend des services comparables avec des financements pérennes et qui garantisse proximité et démocratie. Là, les Départements ne vont pas disparaître mais à quoi servirons-nous si nous n’avons plus les moyens de nos politiques ? A quoi servirons-nous si nous ne disposons ni de la faculté de lever l’impôt, ni d’un budget suffisant, ni de la clause générale de compétence qui nous permet d’agir sur l’ensemble du territoire, au nom de l’intérêt départemental ? »
Certes quelques logos représentants le département barrés d’une croix rouge figurent dans cette publication mais, au final, l’ambiguïté existe.
Tout çà, pour quel résultat ?
La question est donc de savoir quelle influence ces comédies médiatico-politiques vont avoir sur les élections régionales.
Gageons que d’ici cette échéance beaucoup d’évènements peuvent encore intervenir, des dérapages de toute sorte ne sont pas à exclure.
Si l’on en croit la platitude régnant dans les premières réunions en Préfectures sur l’identité nationale, on pourrait en déduire que cette affaire tourne à la farce.
Cependant, méfions-nous de l’eau qui stagne. Alors, nous pourrions assister à un remake d’élections récentes.
Mais lequel ?
Celui des dernières élections européennes où le parti du président a raflé la mise ? Ou celui des régionales de 2004 où l’électorat s’est refusé à mettre tous ses œufs dans le même panier ? A la droite le pouvoir national, au parti socialiste et à ses accompagnants les exécutifs régionaux !!
Mais, faut-il exclure l’apparition d’une troisième force, même si au moment où je termine cet article cela parait mal engagé ? L’objectif de proposer au peuple une véritable alternative et non une sempiternelle alternance est louable à la condition de s’en donner les moyens.
Dans la construction actuelle de l’Union Européenne, renforcée par l’escroquerie du Traité de Lisbonne, l’entité régionale est privilégiée par Bruxelles. L’attribution des fonds européens et l’objectif de mise en place des euro-régions, par exemple, sont des préoccupations régionales pour ne pas dire régionalistes. N’oublions pas que voici quelques années une délégation de Présidents socialistes de régions s’était rendue à Bruxelles pour demander à M Barroso d’adresser directement aux exécutifs régionaux les fonds européens accordés.
Ainsi, il parait évident que les choix européens ne puissent être absents des critères de construction de majorité de gestion régionale.
Quelle crédibilité aurait une majorité composée d’opposants au T.C.E. et au Traité de Lisbonne et de partisans du fédéralisme européen à l’économie libre et non faussée ?
Au moment où se joue le prolongement des accords de Kyoto via Copenhague, les choix en matière d’énergie doivent préoccuper l’ensemble des décideurs. Même si le gouvernement a un rôle prépondérant dans ce domaine, avec la compétence économique qui leur est dédiée les régions se trouvent impactées par ce dossier. Leur influence sur le développement des énergies renouvelables est majeure.
Alors composer des majorités régionales avec des chauds partisans de la poursuite de l’électricité nucléaire et des convaincus d’une nécessaire décélération de cette industrie relève, là aussi, d’une coupable incohérence politique.
Certes, dans cette période troublée, la chose n’est pas aisée. Cependant, ni les petites combines d’appareils, ni l’homme ou la femme providentielle ne seront la solution. Il faut faire confiance au peuple en lui proposant un programme simple et cohérent à son avantage, lui permettre d’en débattre publiquement, de s’en saisir et de s’en faire le propagandiste de masse.
La politique n’est pas une grande table, où le chef apporte, juste au moment du repas, le plat à ses convives, en prenant garde de ne dévoiler ni les ingrédients utilisés ni les astuces de confection. La politique au sens de l’article 2 de la constitution doit confier au peuple, certes organisé, le choix du menu, de la confection et du programme. Ensuite, c’est à lui de dresser la table pour accueillir le maximum d’invités.
Faute de cela, nous continuerons à nous enfoncer dans un néolibéralisme de plus en plus suffoquant qu’il soit porté par la droite actuelle ou par un insaisissable possible parti démocrate au contour verdoyant.
Article publié le 12 décembre 2009