S'identifier - Contact

Archives par mois


Quand Oskar Lafontaine lâche Mélenchon !!!



 
E
n 2008, Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, respectivement sénateur et député socialistes, ne supportant plus les dérives centro-droitière et européo-fédéraliste du Parti Socialiste, décidèrent de créer le Parti de Gauche (PG)
Dans la foulée, le Front de Gauche fut constitué regroupant le PCF, Gauche Unitaire (une fraction du NPA) et plusieurs associations militantes de gauche.
Pour le peuple, l’espoir d’un changement concret à gauche devenait une réalité.
Mais très rapidement la ligne politique du Front de Gauche se révéla nébuleuse.
Les différentes composantes marquèrent des antagonismes, notamment sur la question du nucléaire civil.
L’autre sujet discordant, mais cette fois avec le peuple, concerne l’euro comme monnaie unique.
La question est de savoir ce qui pousse Mélenchon à défendre l’euro. Déclarer que l’euro est  notre propriété, c'est-à-dire un acquis du peuple ne convainc personne !!!
Certes, l’actuel député européen avait approuvé le Traité de Maastricht, mais « il s’était repris » en faisant campagne pour le « Non » au TCE en 2005.
On peut même dire que c’est à cette date que le divorce avec le PS fut consommé.
Etait-ce alors pour ne pas froisser ses amis communistes, dont le rejet de l’euro conduirait à un casus belli mortifère avec le PS ?
Ou est-ce autre chose ?
La création du Parti de Gauche fut influencée par l’équivalent créé en 2005 en Allemagne dénommé Die Linke.
A l’origine de cette création figure Oskar Lafontaine qui présida le SPD en 1995, avant de devenir en 1998,  Ministre des Finances de l’Allemagne fédérale.
A ce titre, il fut un ardent défenseur de l’euro, comme monnaie unique européenne.
On peut penser que l’amitié politique et personnelle qui lie ces deux hommes a largement contribué au positionnement de Mélenchon sur l’euro.
Mais voilà, par une déclaration faite le 30 avril 2013, Oskar Lafontaine, qui ne préside plus Die Linke depuis 2009 pour raison de santé, considère que l’euro est devenu dangereux pour la stabilité de nos démocraties et propose l’abandon de la monnaie unique et le retour des monnaies nationales.
Même si ce revirement va dans le bon sens, il n’est pas sans porter interrogation.
Sur un sujet comme celui-là, le procès d’intention n’est pas d’actualité, mais la recherche des vraies raisons de ce changement de pied est nécessaire et responsable.
Des mauvaises langues indiquent qu’il s’agit, avant tout, de sauver Die Linke d’une mauvaise posture. En effet, en Allemagne vient de se créer un nouveau parti, l’AFD qui préconise « une sortie ordonnée de la zone euro ..... chaque pays doit pouvoir décider démocratiquement de sa monnaie »
Selon un sondage (source BRN) entre 19 et 24 % des électeurs allemands n’excluent pas de voter pour l’AFD. En parallèle, entre 29 et 35 % d’électeurs de Die Linke seraient tentés de voter pour l’AFD.
Ainsi, le nouveau positionnement de Lafontaine est-il une bouée de sauvetage lancée à un Die Linke en perdition, ou Oskar Lafontaine a-t-il préféré, courageusement, faire marche arrière pour éviter que l’Europe tombe dans un chaos économique, social et politique, ouvrant la voie à des situations que l’on ne voudrait plus revoir ?
Attendons les semaines et les mois futurs pour situer les vraies raisons de cette évolution.
 
Il serait bien que le Parti de Gauche et Jean-Luc Mélenchon nous donnent leur avis sur cette affaire.
Cela nous intéresse bigrement.