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onscient que les élections européennes du 25 mai seront une autre déculottée pour les socialistes, depuis quelques semaines le parti du Président utilise un subterfuge, non pas pour sortir vainqueur de ces élections, mais pour être le moins ridicule possible.
Les socialistes ne nient plus les tares de l’actuelle construction européenne - record du nombre de chômeurs, croissance en berne … - mais, au lieu de condamner les fondements même, comme la concurrence libre et non faussée et la monnaie unique, ils utilisent un honteux subterfuge.
La « grande » nouveauté du scrutin du 25 mai résidera dans le fait que chaque liste indiquera son candidat à la présidence de la commission.
Ainsi, le PPE (droite) défendra la candidature de Jean-Claude Juncker, ancien Premier ministre luxembourgeois et Président de l’Eurogroupe.
Le PSE (socialistes, sociaux-démocrates, ne parlons pas de gauche) soutiendra la candidature de Martin Schulz (SPD) actuel Président du Parlement Européen.
Selon le PS, la commission présidée par Martin Schulz modifierait considérablement les orientations politiques de l’Union Européenne, notamment dans le domaine social.
C’est une honteuse pantalonnade de plus, de la part des socialistes.
Pourquoi ?
Martin Schulz est membre du SPD allemand, le parti de Gerhard Schröder celui qui, Chancelier de 1998 à 2005, a mis en place le fameux « agenda 2010 » c'est-à-dire un vaste plan de reculs sociaux (baisse drastique des conditions d’accès à l’assurance chômage et du montant des allocations – multiplication des emplois précaires aux salaires honteusement bas, 4 € de l’heure, voire même 1 € etc…
Cette austérité imposée au peuple allemand a pour conséquences de faire exploser la pauvreté puisqu’on recense 16 % d’individus d’outre-Rhin sous le seuil de pauvreté (moins de 950 € mensuels)
La France est à 14 % et l’ensemble de l’Union Européenne à 16,9 %.
Enfin, le Parti Socialiste français prend bien garde de ne pas dire que de 2005 à 2009, le SPD parti de Schröder et Schutz a gouverné la République Fédérale d’Allemagne avec la droite allemande, la CDU dans le cadre de ce qu’ils appellent la grande coalition.
Comme si, en France le Parti Socialiste gouvernait avec l’UMP !!!
De la même manière, il cache la réalité actuelle puisque suite aux dernières élections de fin 2013, le SPD et la CDU (re) gouvernent ensemble permettant ainsi à Mme Merkel d’imposer sa politique en Allemagne mais aussi en Europe.
Alors, la différence entre Juncker et Schulz est à peu près la même qu’entre la politique menée par Sarkozy de 2008 à 2012 et celle conduite par Hollande depuis 2012.
Mais bien évidemment, le changement ne passe pas par le rejet de l’étranger, la stigmatisation des roms notamment.
Par ailleurs, la laïcité n’est pas le rejet de l’islam au profit du christianisme.
Cette idéologie classée à l’extrême droite est dangereuse pour les démocraties européennes.
Faire du 25 mai un marchepied de cette orientation politique serait lourd de conséquences.
S’opposer aux dérives de la concurrence libre et non faussée ne passe pas par le recours aux extrêmes.
Quant au Front de Gauche il est difficile de lui faire confiance depuis la lamentable désunion constatée entre le Parti Communiste et le Parti de Gauche lors des dernières élections municipales. Sans compter son attachement à la monnaie unique, qui n’est pas sans brouiller l’image de ladite gauche de la gauche.
Reste l’abstention, le boycott ou le vote blanc. Le boycott, en fait l’abstention, n’est pas sans risque car mathématiquement cela peut conduire à faire progresser, en pourcentage, le Front National !
Il est dommage de ne pas avoir profité du vote blanc pour jumeler cette expression avec un slogan mobilisateur rejetant le fédéralisme européen et la concurrence libre et non faussée.
Cette élection aurait pu se muer en référendum et constituer un socle de rassemblement des citoyens défenseurs de la République Française, une et indivisible.