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Après les municipales, où en sommes-nous ?



Deux mois viennent de s’écouler depuis les dernières élections municipales.
Quels sont les faits majeurs qui ont émaillé cette période ?
Dimanche 23 mars, vingt heures pétantes, en place dans les starting-blocks depuis plusieurs heures, les professionnels de la com. politico-médiatique se déchaînent sur le petit écran.
Le gratin politique est sur les plateaux de télévision.
Tout est prêt pour l’enfumage du peuple.
Les protagonistes s’écharpent sur les deux questions du jour :
1 – comment se fait-il que le FN en soit là ?
2 – pourquoi un tel taux d’abstention ?
Chacun a une explication, son explication arrangée à son avantage, bien évidemment.
Le premier à entrer dans l’arène est le PS.
Difficile pour lui de contester la triple claque qu’il vient d’essuyer : effondrement de la participation, progression du Front National, recul du Parti Socialiste.
Mais le contre-feu est immédiatement asséné. Les français doivent comprendre.
Ils ont adressé un message d’impatience et de mécontentement au Gouvernement, or celui-ci travaille, réforme et les résultats commencent à arriver !!!
Certaines et certains représentants de la majorité gouvernementale osent même faire un lien direct entre le vote des français du 23 mars et la politique menée par Sarkozy de 2007 à 2012 !!!
Piaffant d’impatience, l’UMP pavoise. Immédiatement elle se transpose au deuxième tour, égrène les résultats prévisibles et comptabilise les villes gagnées.
Pour la Haute-Normandie, elle s’enorgueillit de la victoire au 1er tour du Maire sortant du Havre, en oubliant le taux record d’abstention de 53 %.
Les porte-paroles des ruines de l’écurie sarkozyste tentent d’accréditer l’idée d’un parti uni et solidaire. Ce n’est qu’un leurre, quelques semaines plus tard, ils se déchirent sur la question européenne.
Puis c’est le tour des centristes d’apporter leur grain de sel. Leur difficulté est de trouver une place entre l’UMP et un PS qui glisse dangereusement vers le centre droit.
Pour le courant démocrate chrétien, le seul fait majeur réside en un propos commun du Nouveau Centre au MODEM. La victoire de Bayrou à Pau, avec le soutien de l’UMP, oblige le béarnais à rejoindre clairement la droite et à se démarquer tout aussi clairement de la majorité gouvernementale.
Enfin, le Front National exulte. Avec une avidité non feinte, il égrène ses états de services. Les tirs nourris visent tout ce qui bouge et, comme d’habitude, c’est la foire d’empoigne sur les plateaux.
Quant au Front de Gauche, il a bien du mal à présenter une analyse claire, le concernant. Comment s’y retrouver dans ce foutoir avec des alliances opportunistes aussi diverses et surprenantes que : PC/PS – PC/NPA – PG/EELV, etc… etc… ?
Après que chacun des protagonistes eut fait son tour de piste, arrive le moment de la pantalonnade « organiser le front républicain pour faire barrage au FN au deuxième tour »
Tout d’abord, il n’est peut-être pas inutile de s’interroger pourquoi quelques mois avant le scrutin les règles électorales ont été sérieusement modifiées pour accéder au 2ième tour. Aux 12 % minimum des électeurs inscrits le législateur a substitué  un désormais 10 % des votants.
Ainsi le FN serait-il devenu la variable d’ajustement électorale de la droite et du PS ?
S’agissant du fameux front républicain, il faut peut-être distinguer ce qu’est un Républicain de celui qui ne l’est pas.
Etre Républicain n’est pas celui qui s’en revendique. Etre Républicain est celui qui en applique les préceptes.
Hélas, le constat est clair et alarmant.
Il n’y a plus, en France, de partis dignes de ce nom qui défendent les valeurs de la République, au sens de notre Histoire.
Pas un d’entre eux ne fait des 4 valeurs républicaines fondamentales de la Constitution, des règles intangibles et indissociables.
-          La France est une République une et indivisible (article 1)
La suppression des départements, le regroupement des régions dotées de pouvoirs réglementaires, portent atteinte, de fait, à cet article dont les fondements remontent à la Révolution de 1789.
-          La langue de la République est le français (article 2)
La volonté de reconnaître les langues régionales menace indubitablement cet article.
-          Le gouvernement du peuple, pour le peuple, par le peuple (article 2)
L’introduction de la monnaie unique (Euro), le TSCG (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance) et le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) ont volé au peuple français sa souveraineté. La Banque Centrale Européenne ne rend compte à personne de ses choix, surtout pas aux peuples et en matière budgétaire les parlements nationaux ne se prononcent qu’après avoir reçu l’aval de la commission européenne.
-          La République Française ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte (article 2 de la loi du 9 décembre 1905 dite de séparation des Eglises et de l’Etat)
La laïcité ne peut se confondre avec la reconnaissance du catholicisme, sorte de religion officielle, et le bannissement de l’islam. Tous les jours, la laïcité est bafouée par nombre d’élus qui utilisent les religions comme instruments politiques.
Le dernier exemple en date est la présence du Premier ministre Valls, à la canonisation de deux Papes le 27 avril à Rome.
Après ce constat il est donc absurde de parler de front républicain, celui-ci a été emporté par la mondialisation financière dont l’Union Européenne est le cheval de Troie.
En clair, parler aujourd’hui de front républicain est une escroquerie politique.
Le deuxième tour du 30 mars, confirmant le premier, la question était de savoir comment réagirait le Président de la République ?
Son attitude fut conforme aux institutions de la 5ième République, faire sauter le fusible, c'est-à-dire limoger le Premier ministre.
Le 31 mars, Jean-Marc Ayrault dut laisser sa place au sémillant Manuel Valls, favori paraît-il des françaises et des français.
Mais la grande question c’était de savoir pour quoi faire ?
Pour celles et ceux qui s’intéressent à la politique, le doute n’était pas permis sur la ligne choisie par celui qui en 2008 avait été approché par Sarkozy pour entrer dans un gouvernement « d’ouverture » !
Mais une autre raison faisait que le doute n’était pas permis.
Au plus haut sommet de l’Etat, quelques jours avant le 1er tour, on pressentait de calamiteux résultats électoraux et décidait « d’enjamber » cette élection.
En clair, cela voulait dire « françaises, français, quoi que vous fassiez les 23 et 30 mars, nous ne tiendrons compte de rien, nous continuerons notre politique d’austérité décidée par l’Union Européenne »
 
23 mars – 29 avril : un mois pour trahir
 
Cela fut confirmé le 29 avril par le discours de politique générale du Premier ministre Manuel Valls devant le Parlement annonçant un plan d’économies de 50 milliards.
Enjamber le résultat des élections, voilà bien une fâcheuseet devenue courante pratique des socialistes.
Comment oublier qu’après le référendum du 29 mai 2005, les socialistes, (Fabius en tête qui pourtant avait fait campagne pour le non) ont enjambé le résultat pour ensuite permettre à la droite de réintroduire le TCE via le Traité de Lisbonne en 2008 ?
En 2012, c’est le Président François Hollande qui enjamba les déclarations du candidat François Hollande qui jurait ses grands dieux de ne jamais valider le TSCG si celui-ci ne comportait pas un volet croissance.
Nous savons tous comment Mme Merkel a traité l’« engagement » de François Hollande.
En clair, il n’aura fallu qu’un bon mois, 23 mars – 29 avril, pour trahir le vote des français qui, par leur rejet des candidats socialistes aux municipales ou par leur abstention, ne revendiquaient assurément pas, plus de rigueur.
Face à tous ces « enjambements », le doute n’est plus permis. Nous ne sommes plus en République, tout juste en démocratie.
 
Certes, les citoyens circulent sans entrave, s’expriment librement.
En France, il n’y a pas de Stasi, pas de VoPos,
les françaises et les français votent très souvent, trop souvent peut-être,
mais le choix des hommes et des femmes ne modifie en rien la politique menée.
L’austérité sociale européenne au sein d’une économie libre et non faussée
est l’alpha et l’oméga de l’oligarchie européiste.
Elle est imposée aux 28 pays de l’Union.
La question est donc posée de savoir combien de temps encore les peuples
accepteront qu’une oligarchie aux ordres de la mondialisation financière
leur impose une politique qu’ils contestent ?
Malheureusement la réponse paraît semblable à celle du temps que
le fût du canon met à refroidir : un certain temps !
Le plus court serait le mieux.