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Politique/Presse : une évidente porosité !



D
epuis plusieurs années, le monde de la presse écrite s’inquiète.
Pour ce que l’on en connaît, le nombre de lecteurs s’amenuise indubitablement.
Même si les rédactions des hebdomadaires locaux sont peu disertes sur cette question, il suffit de constater les surfaces consacrées aux annonceurs publicitaires de plus en plus importantes pour comprendre que le nombre de lecteurs ne suffit plus à équilibrer les comptes financiers.
Les raisons de cette situation sont partiellement dues à la concurrence du numérique, mais pas seulement.
Le problème de fond tient en une très forte perte de confiance des citoyens à l’égard des médias en général, dont la presse écrite n’est pas exonérée.
La grande presse nationale est aux mains de puissances financières du BTP et de l’armement qui en dictent la ligne éditoriale.
Quant à la presse locale, elle est la plupart du temps la voix de son maître.
Le maître étant le notable du coin, le député-maire, le sénateur-maire, le conseiller départemental etc….
En clair, la porosité entre le monde politique et les médias est une évidence.
L’année 2005 a été éclairante de ce point de vue.
Contre ce qui semblait un rejet du peuple du Traité Constitutionnel Européen, jusqu’à la veille du référendum, les médias, tous les médias à de rares exceptions, tentaient d’endiguer ce rejet populaire.
Une preuve supplémentaire de porosité vient de se produire entre la rédaction d’un hebdomadaire ébroïcien et la nouvelle majorité du Conseil Départemental.
En effet, la Dépêche d’Evreux informe que son rédacteur en chef a quitté le journal pour rejoindre le cabinet du Président UMP du Conseil Départemental.
Si, en droit, rien n’interdit ce transfert, en matière d’éthique journalistique et d’indépendance, c’est une preuve supplémentaire de faillite morale.
A qui fera-t-on croire que ce journaliste, rédacteur en chef de surcroît, s’est découvert des affinités de droite, après l’élection de Sébastien Lecornu à la tête du département ?
Cela veut dire très clairement que la rédaction du journal est depuis plusieurs années de sensibilité droitière.
C’est un comble car sur la place d’Evreux, et au moins depuis la fin de la seconde guerre mondiale,  La Dépêche d’Evreux était classée plutôt à gauche, faisant l’équilibre avec son concurrent devenu partenaire, « Eure Infos »
Et maintenant ?
Si la rédaction de La Dépêche veut retrouver ses couleurs originelles, elle doit le déclarer clairement, sinon le doute d’un lien étroit avec la majorité du Conseil Départemental subsistera.
 
 
Et dire que tous les ans, dans le monde entier,
des journalistes paient de leur vie le prix de l’indépendance !