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Municipales : La valse des "Sans Etiquette" !



N
ous sommes à la veille du 1er tour des élections municipales.
Depuis quelques semaines, les listes rendues publiques fleurissent comme les bouquets de pervenches à la sortie de l’hiver.
Contrairement à ce que beaucoup de journaux avaient indiqué, on constate une forte mobilisation pour la constitution des listes.
Certes, quelques communes sont en panne de candidatures (l’Eure et la Haute-Normandie ne sont pas concernés) mais globalement il semble qu’au plan national le nombre total de candidates et de candidats soit supérieur à celui du scrutin de 2008.
Ceci est réconfortant.
Néanmoins, la présentation de ces listes révèle un mal politique inquiétant.
Dans l’Eure, à titre d’exemple, excepté dans les villes dont le nombre d’habitants est supérieur à 10.000, rares sont les communes situées dans la tranche 1.000 à 10.000 qui affichent leur couleur politique.
Dans le passé, même si le phénomène existait, les candidates et les candidats s’estampillaient du qualificatif « divers », divers gauche, divers droite.
Aujourd’hui, ce qualificatif est rejeté pour privilégier l’appellation asexuée et peu courageuse de « Sans Etiquette »
Et si la grande révélation de ces municipales 2014 était l’apparition d’un nouveau courant de pensée, les « Sans Etiquette » ?
En fait, la réalité c’est que, depuis plusieurs années, les élites dirigeantes, toutes tendances confondues, entraînent notre République dans les bas-fonds de l’incompétence et de l’incohérence politique.
Alors, pour les listes présentes aux municipales, l’alternative est cornélienne.
Pour les uns, se référer aux tenants du pouvoir actuel était suicidaire, compte tenu de l’incompétence dont celui-ci fait preuve depuis deux ans en matière de gestion de l’intérêt général, pour d’autres se réclamer de l’opposition conduisait à se tirer, de facto, une balle dans le pied, avec le feuilleton à répétition des affaires dont elle montre une certaine appétence.
A moins qu’il ne s’agisse tout bonnement, et à juste raison, que pour la majorité des listes en présence : UMP, Centriste ou Socialiste, ce soit la même chose.
Et pourtant, les équipes portées à la tête des collectivités locales (communes et EPCI) devront faire des choix politiques.
Si les menaces gouvernementales de sabrer les subventions aux collectivités locales devenaient réalité, les choix seraient cornéliens.
-          Faudrait-il augmenter les impôts et les taxes locales pour compenser la fuite en avant des représentants de l’Etat ?
-          Faudrait-il supprimer des services, ou les concéder au marché ?
-          Faudrait-il repousser aux calendes grecques des investissements pourtant nécessaires ?
Voilà les choix politiques que les fameux, « Sans Etiquette », auront à faire.
Enfin, les Maires ont aussi une compétence élective, celle de constituer le Sénat.
Que feront ces « Sans Etiquette » à l’automne prochain pour désigner les résidants du Palais du Luxembourg ?
Il s’agira bien d’assumer un vote politique à part entière, à moins que les édiles locaux aient seulement pour souci de « récompenser » les Sénateurs les plus généreux en matière de distribution de la réserve parlementaire !!!
 
Le Sénat aurait-il dérivé au point de n’avoir pour mission essentielle que de servir de coffre-fort aux collectivités locales ?