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l aura fallu trois mois de gestation politicienne pour que le couple infernal, Merkel/SPD accouche pour la deuxième fois, d’un monstre social.
Le premier vécu de 2005 à 2009.
Il succéda au fameux « agenda 2010 » établi par Gerhard Schröder (SPD) en 2003 qui conduisit à des reculs sociaux jamais connus depuis la fin de la seconde guerre mondiale – casse des prestations sociales – flexibilité du travail – mini job à 450 € mensuels – réforme des retraites, âge reculé à 67 ans ……
Le résultat politique ne se fit pas attendre.
En 2005, Schröder se voit contraint de convoquer des élections législatives anticipées. Il perd le pouvoir, Mme Merkel devient Chancelière.
Cet empilement de reculs sociaux se traduit aujourd’hui en une situation sociale très tendue.
- Quatorze pour cent de la population est sous le seuil de pauvreté, les emplois du secteur des services sont rémunérés 5 € de l’heure, voire même 3 €.
- La politique de sous-investissement public commence à poser de véritables problèmes à tel point que Mme Merkel envisage de faire payer une taxe spéciale pour les étrangers entrants en Allemagne !!!
Quant à la dette allemande, elle n’a rien à envier à la dette française.
En référence au PIB, elle est de 90 % (dette d’Etat + dette protection sociale) pour la France.
Elle est de 83 % pour l’Allemagne, mais hors protection sociale. En y ajoutant la protection sociale pour faire une juste comparaison avec la France, la dette allemande est de 200 % du PIB d’outre-Rhin !
Autre précision intéressante, en 2007, la dette allemande était de 63 % (hors protection sociale), en 2013 elle atteint 83 %, soit 20 points de plus en cinq ans !
Voilà ce que les européistes appellent un modèle économique.
Face à cette dangereuse situation, les sociaux démocrates allemands auraient pu faire preuve de prudence.
Mais non.
Serrer le kiki des salariés, mettre la nation allemande en danger et créer des tensions au sein de l’Union Européenne, dont nul ne mesure quelle pourra en être la finalité, ne leur pose aucun problème !
Les électeurs allemands ayant refusé de donner une majorité absolue à la CDU de Mme Merkel, les sociaux démocrates décidèrent de négocier avec elle pour réitérer le principe d’une « grande coalition ».
Cependant, le SPD avait des exigences sociales !!!
Le souvenir de l’agenda 2010 de Schröder étant encore présent, on pouvait donc s’interroger sur la fermeté des exigences du SPD.
Et rebelote !
Dans la négociation, Mme Merkel montra qu’ « elle portait la culotte » car si le principe du SMIC sera inscrit dans la loi allemande, l’application sera minimale.
Le tarif horaire est fixé à 8,50 € soit 93 centimes de moins qu’en France.
Bonjour l’harmonie sociale entre les deux grandes puissances européennes.
La mise en place est prévue pour le 1er janvier 2015, mais les branches professionnelles qui ont un accord minimal, même s’il est inférieur au SMIC, pourront l’appliquer jusque fin 2016. De fait, le SMIC s’appliquera au mieux en 2017.
Curieusement, 2017 sera l’année de la fin de mandat de l’actuelle coalition CDU/SPD !!!
Par ailleurs, les termes de la future loi font, qu’au mieux, l’augmentation du SMIC pourra intervenir qu’à partir du 1er janvier 2018, sachant que le montant du SMIC pourra être différent d’un Land à l’autre !!!
Finement joué Mme la Chancelière.
Enfin, avec la confirmation de la Directive européenne, dite de détachement, les employeurs allemands pourront aisément contourner le SMIC. Ils ne s’en privent d’ailleurs pas.
Ainsi, les exigences sociales du SPD ont fait « pschitt » A l’égal de leurs collègues socialistes français, cela fait belle lurette que les conditions de vie des salariés sont le cadet de leurs soucis.
Leur maître mot est « compétitivité », même si cela doit paupériser le monde du travail.
Pour la reconstruction de l’Empire Européen, le peuple doit admettre qu’il doit faire des sacrifices !!!