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Les Roms : de l'ignominie à l'hypocrisie



La question des Roms, et non pas le problème, aura alimenté l’actualité de cette fin d’été.

Beaucoup de choses justes ont été exprimées, sur cette ignominie d’Etat : danger et honte à stigmatiser des populations rejetées de toute part, déshonneur du gouvernement français qui, pour des stratégies politiciennes, n’hésite pas à instrumentaliser ces pauvres gens etc…etc…
Les principaux leaders du parti socialiste s’en sont fait des gorges chaudes n’hésitant pas à pratiquer l’hypocrisie pour masquer leur propre incohérence.
La question qu’il faut se poser est de savoir pourquoi ces populations viennent en France. Cette interrogation est également valable pour les populations africaines, moyen-orientales entre autres.
Hélas, celle-ci a pourtant été occultée, y compris à La Rochelle ce week-end, où les débats de fond auraient dû avoir lieu.
La réponse est pourtant simple. Dans la majeure partie des cas, c’est la misère qui les fait fuir leur pays et tenter l’aventure en Europe occidentale, et particulièrement en France.
Or, si pour les africains et les moyen-orientaux la question est complexe, pour les Roms, roumains ou bulgares, le sujet nous incombe directement puisque les pays d’origine de ces populations sont membres à part entière de l’Union Européenne.
Toutes ces belles âmes socialistes qui s’apitoient sur le sort de ces pauvres gens utilisent, à leur tour, cette actualité pour de basses causes politiciennes. Elles devraient faire un lien entre cette situation et leur soutien à la construction d’une Europe libérale qui génère aujourd’hui plus de 23 millions de chômeurs, 17 % de la population des 27 étant sous le seuil de pauvreté.
Ces socialistes, progressistes de pacotilles, devraient pouvoir expliquer pourquoi ils soutiennent les orientations libérales de l’Union Européenne, comme ce fut le cas hier avec feu le Traité Constitutionnel Européen et aujourd’hui avec le Traité de Lisbonne qui, au nom de la concurrence libre et non faussée, interdisent l’harmonie sociale pour les salariés des 27 pays membres.
Pourquoi ne sont-ils pas porteurs d’un projet européen de construction progressive, de conventions collectives s’appuyant sur le niveau le plus élevé existant ?
L’Europe vous protège disent-ils. De quoi, devrions-nous leur répondre ? Certainement pas de la paupérisation des classes populaires qui, statistiques à l’appui, montre une progression inquiétante y compris là où on nous explique que l’économie est florissante.
Dans ces conditions, il n’est malheureusement pas anormal que des populations errent et tentent l’aventure pour trouver une vie meilleure.
Ces questions seront réglées, le jour où les socialistes, français et européens, auront décidé de réassocier économie et social.
Hélas, cet objectif ne semble pas être pour demain, si l’on en croit leur attitude concernant la crise grecque.
Comment parler d’Europe sociale quand les parlementaires socialistes français, de concert avec leurs collègues de l’UMP, se prêtent au jeu cynique du vote d’un prêt à la Grèce à un taux supérieur à celui qu’empreinte la France ?
Comment parler d’Europe sociale quand les socialistes français apportent leur solidarité à leur « camarade » Papandréou qui a accepté les injonctions du FMI et de son directeur Dominique Strauss-Kahn, se traduisant par une cure d’austérité dont les travailleurs grecs auront du mal à se relever ?
On ne peut pas dire que le cru 2010 de l’Université de La Rochelle aura réhabilité la République Sociale.
 
Article publié le 29 août 2010