Jamais la Charte d’Amiens n’a été la référence de l’ensemble du syndicalisme français.
Ce document de référence fut adopté par la C.G.T. de l’époque au cours d’un congrès en 1906. Ce fut la victoire de la ligne réformiste de Jaurès contre l’option révolutionnaire de Guesde qui prônait la subordination du syndicat au parti.
La Charte d’Amiens fut appliquée par la C.G.T. jusqu’au congrès de Lille en 1921 où les communistes décidèrent de créer la C.G.T.U. pour se conformer aux 21 conditions de Moscou, dont la 9ième « Le parti communiste doit systématiquement et avec persévérance déployer une activité communiste au sein des syndicats, des conseils d’ouvriers d’usines et des coopératives. Il est nécessaire d’établir au sein de ces groupements, des cellules communistes, qui par un travail constant et persévérant gagneront les syndicats à la cause du communisme »
En fait, de 1921 à 1948, la Charte d’Amiens fut appliquée par la C.G.T. face à la C.G.T.U. étroitement liée au P.C.F., dans une période troublée où scissions et réunifications émaillèrent l’actualité.
Quant à la C.F.D.T., elle n’a jamais fait de la Charte d’Amiens, synonyme de lutte de classes, son texte de référence et pour cause. La C.F.D.T. n’est qu’un pur produit de l’encyclique Rerum novarum qui prônait au contraire la collaboration de classes.
Je rappelle que précisément c’est la hiérarchie catholique qui, en 1919, a installé la C.F.T.C. qui s’est scindée en 1964 et créa la C.F.D.T.
La Charte d’Amiens n’a été appliquée que par la C.G.T.F.O. dès 1948 et ce contre vents et marées et jusqu’au milieu des années 2000.
Il est évident que l’indépendance syndicale a subi un profond revers le jour où Mailly a accepté de commémorer le centenaire accompagné de Thibaud et Chérèque !!!
A ce jour, la Charte d’Amiens est toujours proclamée en référence par la C.G.T.F.O., mais dans les faits … !!!
Article publié le 30 août 2010