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Le Parti de Gauche, le Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, au bord du précipice !



S
’il fallait une confirmation pour prouver que le monde politique n’est pas un monde de bisounours, les évènements qui secouent actuellement le Front de Gauche seraient un parfait exemple.
Le divorce entre le Parti de Gauche et le Parti Communiste semble consommé.
Les protagonistes sont dans le couloir de la salle des conciliations, mais l’espoir d’un rabibochage est très mince. Le choix des communistes, à Paris, de faire liste commune avec le PS, dès le 1er tour, entaille fortement le contrat.
Pouvait-il en être autrement ?
Le problème de Jean-Luc Mélenchon et de son entourage, c’est de n’avoir jamais su choisir entre République ou Révolution. Les deux sont inconciliables.
Dès sa création, le PG n’a pas fait mystère de sa profonde fracture avec le PS. Mais le PC a, depuis cinq ans, utilisé le Front de Gauche comme une béquille dans les moments difficiles, organisant des partenariats tantôt avec le PG, tantôt avec le PS.
C’est pourquoi sur le terrain, la mise en place de structures du PG est une vraie galère. Le PC avec, on peut le supposer et paradoxalement, l’aval de Mélenchon,  s’est toujours organisé pour étouffer toutes tentatives militantes de ses partenaires rivaux.
Dès 2009, les premiers craquements apparurent avec la préparation des élections européennes. Sur la circonscription Nord-Picardie-Normandie, les communistes firent preuve d’ostracisme à l’égard de militants PG ex PS (surtout pour l’un d’entre eux)
Le Front de Gauche, encore adolescent, montrait déjà des difficultés de fonctionnement.
Puis, il y eut l’épisode de la présidentielle et des législatives.
Jean-Luc Mélenchon y a montré son côté tribun et sa force de rassemblement lors de nombreux meetings.
Les législatives suivantes furent pathétiques. Le combat d’Hénin-Beaumont, Front contre Front, a plus fait penser à un combat de coqs qu’à un véritable débat pour un choix de société.
A la sortie de cet épisode, Mélenchon tenta d’enjamber les municipales de 2014 pour préparer les européennes. Il pensait que le gouvernement Ayrault modifierait le mode d’élection revenant à un scrutin unique et national, permettant ainsi au co-président du PG de réitérer la phase présidentielle.
Mais pour le PC cette option n’était pas acceptable, car le « bataillon » d’élus (es) qui lui reste se trouve dans les municipalités, très souvent en partenariat avec le PS.
Donc, pas question pour le PC de se faire hara-kiri.
Le PG n’ayant pas les mêmes préoccupations, les frères ennemis se déchirent et échafaudent des stratégies surréalistes.
De fait, ces deux partis se livrent désormais à la pratique du libertinage politique.
Ici le PC fait liste commune avec le PG, là avec le PS !!!
De son côté, le PG s’associe tantôt avec le PC, tantôt avec EELV, si l’on en croit le co-président du PG !!!
Curieuse et déboussolante pratique, car quelle politique de fond dans ces circonstances ?
Il faut craindre que la République, une, laïque, indivisible, souveraine et redistributive, soit la grande perdante dans cette affaire.
EELV ne fait pas mystère de son intérêt pour le fédéralisme européen. Il va donc falloir que Mélenchon précise clairement sa politique :
-          Europe fédérale entrainant la suppression des départements issus de la grande révolution et transférant la quasi-totalité des responsabilités de l’Etat à une technostructure européenne
-          Ou simple association préservant la souveraineté des Etats et donc des peuples concernés.
Sur le plan social, la situation n’est pas moins contradictoire. Mélenchon déclare son attachement au système de retraite par répartition, mais EELV est pour la retraite par points, comme en Suède !!!
Alors, il va bien falloir que le Parti de Gauche et Jean-Luc Mélenchon choisissent clairement :
-          Soit ils rejoignent le grand cirque des manœuvres politiciennes qui laissent les citoyens sur le bas côté,
-          Soit ils définissent un fond politique et s’y tiennent, y compris électoralement.
Dans les circonstances actuelles, quel crédit les listes Front de Gauche pourraient avoir aux prochaines européennes ? Les politiques municipales ne sont-elles pas tributaires de la politique nationale et européenne ?
I
l faut également que sur le terrain le Front de Gauche montre son attachement aux valeurs républicaines, notamment la défense des services publics.
Ce n’est pas ce que les citoyens constatent.
A l’ouest du département de l’Eure, l’Hôpital de Bernay fait actuellement l’objet de restructurations qui peuvent être inquiétantes. Hélas sur ce point le Front de Gauche est étrangement muet.
Dans le canton voisin, le collège de Broglie est dans le collimateur de la majorité socialiste du Conseil Général. La fermeture de cet établissement scolaire est programmée pour 2019.
C’est au département qu’actuellement les choix s’affinent. Il faut donc agir sans tarder pour s’opposer à cette fermeture.
Mais le Front de Gauche, quelles que soient ses composantes, là aussi, semble laisser faire complaisamment.
 
Le Parti Socialiste peut se frotter les mains, sa supposée opposition de gauche de la gauche ne paraît pas très opposée à la politique libérale développée par les « solfériniens » pour reprendre les termes de Mélenchon.
Faut-il s’étonner que, dans ces conditions le FN progresse ?