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Le Maire de Bernay prend les bernayens pour des zozos !



La période des vœux et la préparation des budgets sont souvent l’occasion pour les élus de régler quelques comptes.
Cette année, le Maire de Bernay ne s’est pas privé de cette pratique.
Le premier magistrat, mais aussi Président de la communauté de communes de Bernay et ses environs, a stigmatisé la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales.
Complaisamment relayé par la presse locale, le Maire a chiffré les montants de la perte, comparativement aux montants perçus les années précédentes.
Pour la ville de Bernay les années 2015, 2016 et 2017 se verront amputées pour chaque exercice budgétaire de 350.000 euros.
Pour la communauté de communes en 2014, la dotation était de 293.000 euros, elle tombera à 158.000 euros en 2015, 24.000 euros en 2016, et selon le Président, serait en négatif en 2017.
Bien évidemment, ces sommes sont importantes et auront un impact préjudiciable à  l’investissement de la ville et de la communauté de communes.
Cette politique du gouvernement socialiste est absurde et contre productive. Elle aura pour conséquence une forte réduction de l’activité de la branche bâtiments et travaux publics et conduira fatalement à une augmentation du chômage.
Mais dans cette affaire, le Maire de Bernay pratique l’hypocrisie.
Il ne dit pas que son parti, l’UDI, appuie les thèses de l’UMP selon lesquelles le plan d’économie de la majorité socialiste de 50 milliards est très insuffisant. En effet, l’UMP propose une économie de 130 milliards, supérieure à celle du PS, de  près de deux fois et demie.
C’est d’ailleurs dans cet esprit que le Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale s’est exprimé lors de la séance du 19 février, dite de motion de censure.
Motion votée par l’UMP, l’UDI mais aussi le FN et quelques égarés du PC.
Profitons-en pour signaler que le FN, qui ne cesse d’affirmer être le premier parti ouvrier de France et opposé à l’Union Européenne, n’a pas hésité à s’associer à la droite classique pour poursuivre la déréglementation économique, casser ce qui reste de protection sociale, satisfaisant ainsi les désidérata néolibéraux de Bruxelles !
En clair, si la droite (UMP/UDI) était aujourd’hui au gouvernement, la ville de Bernay ne serait pas privée de 350.000 euros annuellement, mais de 910.000 euros.
Alors, face à cette contradiction, le Maire de Bernay tente une pirouette en précisant que les coupes sombres sont extrêmement brutales. Mais en d’autres lieux, au Sénat par exemple, avec son parti, il considère que les mesures engagées par la majorité socialiste sont trop lentes !
Alors, trop lentes ou trop brutales ? Il faudrait savoir !
Quant à l’argument selon lequel le gouvernement actuel impose aux collectivités locales ce qu’il refuse de s’appliquer à lui-même, le Maire de Bernay oublie de dire que les 50 milliards d’économies, étalés de 2015 à 2017 se décomposent en :
- 18 milliards par l’Etat
- 11 milliards par les collectivités territoriales
- 11 milliards par la protection sociale
- 10 milliards par l’assurance maladie
M le Maire de Bernay qui, ne l’oublions pas, est aussi Sénateur, serait bien inspiré, avec son parti, de s’intéresser aux paradis fiscaux et à la fraude fiscale.
Selon plusieurs ONG, non démenties par Bercy, le montant de la fraude fiscale se situerait entre 60 et 80 milliards d’€ annuels.
Ce serait certainement plus responsable et moins populiste que de mettre l’accent sur la chasse aux fraudes sociales dans le programme des départementales des 22 et 29 mars, laissant entendre que celles et ceux qui perçoivent des indemnités sociales (RSA et autres) sont des tricheurs pour ne pas dire des voleurs !!!
 
Alors, M le Sénateur Maire, il serait bon d’introduire dans votre réflexion de la justice sociale et de l’humanisme !