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Elections départementales : La droite, très à droite !



L
a droite UMP/UDI/MoDem/DVD vient de publier son programme politique au cas où elle deviendrait majoritaire au soir du 29 mars prochain.
Dans le domaine de l’économie et des infrastructures routières et fluviales, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. La plupart des dossiers présentés ne sont que le prolongement des actions engagées par la majorité sortante dominée par les socialistes. Et pour cause, au cours des quatorze années gérées par la majorité sortante,  sur les 840 délibérations soumises à l’Assemblée, 805 ont été votées à l’unanimité par le PS, le PC, le PRG, l’UMP, l’UDI, les DVD et les DVG.
Mais ce qui décoiffe et ne peut laisser indifférent, c’est le programme de gestion du social de la droite en campagne.
Il est promis un grand plan de lutte contre la fraude sociale à l’exemple de ce qui se fait dans les Alpes-Maritimes et le Bas-Rhin.
Avant toute chose, remarquons que les références départementales ne sont pas anodines.
Le Conseil Général des Alpes-Maritimes est présidé par Eric Ciotti, UMP, proche de Christian Estrosi.
Ciotti s’était « illustré » sous l’ère Sarkozy en présentant un projet de loi qui prévoyait la suppression des allocations familiales voire même des peines d’emprisonnement pour les parents des enfants trop souvent absents de l’école, du collège ou du lycée.
Mais la carte de visite d’Eric Ciotti ne s’arrête pas là. L’élu de PACA est un proche de François Fillon, candidat à la primaire de l’UMP. Or Fillon ambitionne d’appliquer en France la politique de Margaret Thatcher.
Est-il besoin de développer les effets de la politique imposée par la dame de fer, tant dans le domaine social que dans celui des services publics ?
Voilà donc ce que propose la droite euroise pour ces départementales.
Certes, une gestion saine et responsable dans l’octroi des aides sociales est nécessaire, mais de là à laisser entendre que les chômeurs, et surtout ceux en longue durée, sont des tricheurs voire des voleurs est purement scandaleux.
Car, en effet, les départements des Alpes-Maritimes et du Bas-Rhin font la chasse aux « titulaires » du RSA.
Pour le Bas-Rhin, même si le Président du Conseil Général est moins connu que celui des Alpes-Maritimes, sa détermination à l’égard des « titulaires » du RSA semble aussi forte.
Dans l’Eure, quelle est la situation au regard du RSA ?
Est-ce la faute des salariés si l’économie nationale et européenne est atone, si le chômage ne cesse d’augmenter, si l’emploi se fait de plus en plus rare, si les structures de charité (Type Restos du Cœur) sont débordées et enfin si nombre de salariés sont contraints de recourir au Revenu de Solidarité Active (RSA) ?
Quelques chiffres montrent que la droite se trompe de cible.
En 2013, dans l’Eure, on dénombrait 11.000 personnes au RSA, puis 12.750 fin 2014, soit une augmentation d’environ 16 % !!!
Faut-il rappeler que le RSA est accordé aux personnes ayant épuisé leurs droits aux ASSEDIC ?
Le RSA se présente sous deux formules.
La première versée aux personnes sans emploi - 513,88 € pour une personne seule – la seconde versée en complément d’un emploi partiel peu rémunérateur.
Voilà ce à quoi voudrait s’attaquer la droite.
S’agissant de la fraude, les caisses de Sécurité Sociale de l’Eure et de la Seine-Maritime ont mis en place une structure de contrôle des fraudes sociales en tout genre.
En 2014, les directeurs de cette cellule ont, à deux reprises, rendu compte publiquement de leurs investigations.
L’un deux a déclaré (PN du 28/03/2014) « Si les assurés sociaux représentent le plus grand nombre de dossiers, ils ne génèrent pas les fraudes les plus importantes en termes de montant »
En effet, en 2013 dans l’Eure, une centaine de fraudeurs au RSA ont été débusqués.
C’est bien évidemment de trop, mais sur 12.500 « titulaires », c’est peu.
Toujours pour l’Eure, la fraude des assurés sociaux était de 123.376 € en 2012 et 124.392 € en 2013, soit une augmentation de 0,82 % !!!
Mais, s’agissant des professionnels de santé (médicaux et paramédicaux) la fraude est d’une autre envergure. Elle était de 295.925 € en 2012 et de plus de 1 million d’€ en 2013, soit une augmentation de 238 % !!!
C’est plutôt à cela que la droite euroise devrait vouloir s’attaquer, si elle devient majoritaire.
A moins qu’elle fasse du système anglo-saxon son modèle, dont Margaret Thatcher fut le fer de lance, dans les années 80 et David Cameron, son « digne » successeur imposant, aujourd’hui, le travail obligatoire et gratuit aux titulaires de fin de droit ?
Après le changement c’est maintenant, que l’on ne voit toujours pas,
voilà que se profile le changement ce sera pire !!!