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Le Député Morin aurait-il retrouvé sa boussole ?



U
n entrefilet paru en juin dans la presse régionale informe du positionnement du Député Morin pour les prochaines élections électorales.
Si l’ancien Ministre de la Défense se dit favorable à des listes d’union (UDI-UMP) pour les prochaines municipales, il déclare son opposition à des listes communes pour les européennes de juin 2014.
Pour une fois, l’argument de l’élu de l’Eure est de bon sens.
Son raisonnement est le suivant. L’UMP issue de la tradition gaulliste est opposée à l’intégration fédérale, à l’inverse de l’ambition centriste. D’où l’hypocrisie d’un argumentaire européen commun.
Cela fait bien longtemps que le candidat à la dernière présidentielle, qui s’était enlisé dans l’estuaire de la Seine faute d’un nombre suffisant de soutiens, n’avait fait preuve d’autant de lucidité politique.
En mai 2007, celui qui n’était que le Député de la 3ième circonscription de l’Eure, mais lorgnait sur un poste ministériel, n’avait pas hésité à déclarer que ses modèles étaient de Gaulle et Mendès-France !!
Cette ineptie politique m’avait conduit à adresser au quotidien Paris-Normandie un rectificatif montrant qu’historiquement le courant de pensée démocrate chrétien, auquel appartient le Député Morin, avait une vision européenne opposée à celles de Charles de Gaulle et de Pierre Mendès-France. Ce dernier ayant rejeté par un vote négatif le Traité de Rome à l’Assemblée Nationale le 18 janvier 1957.
Le quotidien régional n’avait fait aucune difficulté pour rétablir ces vérités historiques, mais il est vrai qu’à cette époque, Paris-Normandie était soucieux du pluralisme des idées au travers de sa rubrique « Le forum des lecteurs »
Hélas, aujourd’hui, ce journal n’a plus les mêmes scrupules. Apparemment, son seul souci est d’être au service, pour ne pas dire aux ordres, des pouvoirs en place.
Alors que tous les jours, dans le monde, des journalistes sont menacés, y compris dans leur intégrité physique, emprisonnés, assassinés, il est pour le moins paradoxal que dans un pays de libertés comme la France, des rédactions obtempèrent à l’ambiance majoritaire.
Pour revenir aux déclarations du Député Morin, celles-ci ont le mérite de la franchise et de la clarté.
Les centristes, quelle que soit la « boutique » sont disposés à sacrifier la France en tant qu’Etat/Nation et en tant que République.
Ils sont prêts à confier la direction politique d’une entité européenne dénuée de tout fondement historique et de tout système démocratique, à une oligarchie qui aujourd’hui sème la misère économique et sociale.
En cela, les centristes devraient se rapprocher des socialistes qui, eux aussi, ont une vision très affirmée du fédéralisme européen.
                                                                                   
Même si des nuances existent dans les partis sur la question européenne, des listes communes UDI/PS seraient politiquement plus honnêtes.