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G20 + B20 + L20 = Le chaudron de la mondialisation libérale a désormais trois pattes



Personne n’ignore le G20. Chacun en connaît les fructueux résultats, de l’affirmation présidentielle de la disparition des paradis fiscaux à la très théâtrale conférence de presse des Présidents Obama et Sarkozy, après le sommet de Cannes, de début novembre.
Le B20 (réunion de businessmans de ces mêmes 20 pays) est moins connu.
Mais le L20 – L pour « Labour » – (réunion de syndicalistes de ces 20 pays) est carrément un mystère.
Qui a pris cette initiative ?
Quelle en est l’origine ?
Quel est son rôle ?
De quelle légitimité démocratique peut-il se revendiquer ?
Autant d’inquiétantes questions, à ce jour sans réponses.
Ce L20 se serait réuni à Cannes début novembre en marge du G20, peut-être même en partenariat avec le B20 ???
Ces discrètes initiatives sont loin d’être rassurantes. Surtout quand, quelques jours plus tard, Michel Rocard (qui tout au long de sa carrière n’a eu de cesse de stigmatiser la lutte de classes) s’est félicité sur France Inter de cette réunion des « partenaires sociaux », regrettant toutefois que la déclaration commune B20/L20 n’ait pas été rendue publique.
L’idée de ce L20 en reviendrait à la CSI – Confédération Syndicale Internationale.
On se souvient qu’à l’automne 2006, au cours d’un congrès syndical international tenu à Vienne, la Confédération Internationale des Syndicats Libres avait été sacrifiée sur l’autel de la collaboration de classes puisque les syndicats se référant au christianisme étaient intégrés dans cette nouvelle organisation dénommée Confédération Syndicale Internationale.
On se souvient également que nombre de militants attachés au combat ouvrier et à l’indépendance syndicale s’inquiétaient de la mutation du syndicalisme international libre vers des comportements de type ONG.
Je crains que ces inquiétudes soient devenues des réalités.
Faut-il s’en étonner ? La CES – Confédération Européenne des Syndicats – pratique cette collaboration de classes depuis, qu’elle aussi, a perdu son L de Libre.
Cela fait belle lurette que la CES cosigne des déclarations communes avec l’UNICE, le patronat européen présidé par M Seillière.
A-t-elle esquissé le moindre geste de solidarité à l’égard des salariés grecs, portugais, espagnols en lutte contre l’austérité que leur imposent leurs gouvernements pour satisfaire aux dogmes monétaires ?
Quelle aide nous a apporté la CES dans notre combat, pour maintenir l’âge de la retraite à 60 ans ?
En créant ce Labour 20, en parallèle des G20 et des B20, la CSI s’intègre ouvertement dans la mondialisation financière au lieu de la combattre.
Elle admet la suprématie de l’industrie financière sur l’industrie pourvoyeuse de biens, issue de la révolution industrielle apparue au 19ième siècle.
Elle fait sienne du principe de virtualité sur le principe de réalité, elle conforte la priorité de l’actionnaire sur la condition du salarié.
Il n’y a rien à attendre de ce bidule, au contraire, il y a tout à craindre, car le chaudron où se mijote la tambouille libérale a désormais trois pattes, lui assurant une vraie stabilité !!!
Face à ce défi, ne restons pas l’arme au pied, c’est au plus près du terrain qu’il faut organiser la lutte pour que soit respectée la dignité des masses.