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Le Sénateur Maurey, une victime supplémentaire !!!



Le dernier fleuron de l’industrie bernayenne ne passera pas l’hiver.
L’entreprise Beauté Recherche et Production (BRP) ex-Yves Saint-Laurent, ex-Roger Gallet, qui compta dans les années 80 jusqu’à près de 500 salariés, a fermé ses portes, jetant au chômage les 162 « rescapés » restants.
Alors, comme à chaque situation de ce genre, les élus locaux s’ébrouent et jouent les bons offices, recevant les salariés aux abois, pour leur prodiguer des discours sous forme de langue de bois, tel le recours au Préfet et au Sous-préfet, comme si nous étions encore dans une économie administrée.
Dans cette affaire, les élus tapent sur les employeurs – qui bien évidemment, n’ont pas du faire beaucoup d’efforts pour pérenniser le site et les emplois – mais qui n’ont fait qu’utiliser les lois et règlements que ces mêmes élus ont votés.
Mais celui qui a osé pousser le bouchon le plus loin est certainement le Sénateur-Maire Hervé Maurey qui n’a pas hésité à se qualifier de victime au même titre que les 162 salariés licenciés !!!
Je lui ai adressé un courriel en date du 19 novembre qui, à ce jour, n’a pas reçu de réponse.
  
Jean-Louis ERNIS
ernis.dpvrs@orange.fr        à M Maurey, Sénateur-Maire de Bernay    
 
Je réagis à votre article paru dans l’Eveil Normand du 9 novembre 2011 intitulé « Drame social et humain » et à vos expressions parues dans l’article de Paris-Normandie du 12 novembre 2011.
Le seul passage de votre texte avec lequel je suis d’accord c’est le titre, car effectivement, la fermeture de B.R.P. est un véritable drame social et humain et j’ajoute économique. Mais, à mon sens, vous vous dédouanez un peu vite de cette triste affaire et j’imagine que c’est l’objectif de votre lettre publiée le 9 novembre courant.
Vous pourriez vous sentir exonéré de ce drame si la fermeture de B.R.P. était isolée et résultait d’une gestion calamiteuse de ses dirigeants.
Or, ce que je constate c’est que cet établissement rejoint la trop longue liste des entreprises qui disparaissent les unes après les autres comme actuellement M Real, et celles fortement menacées comme Sealynx...
La longue liste des entreprises industrielles qui disparaissent, ou qui s’amputent d’une grande partie de leurs effectifs, n’est que le résultat d’une politique de désindustrialisation de la France, conséquence de la mondialisation et de la concurrence libre et non faussée de l’Union Européenne.
Or, si j’ai bien compris, vous soutenez, ainsi que votre parti, cette politique qui, en France, conduit à voir la part de l’industrie dans le PIB diminuer, pour passer de 30 % en 1982 à 13 % en 2010.
Si bien évidemment vous n’êtes pas nommément responsable de la gestion de B.R.P., vous êtes politiquement, au sens de la production des lois et règlements, responsable de la désindustrialisation de la France, de son affaiblissement économique, de son déséquilibre en matière de balance des paiements et finalement de son déficit.
Les lois que vous avez approuvées et votées au cours de ces dernières années n’ont rien apporté de positif pour l’économie, pire encore, certaines d’entre elles ont plongé les finances de collectivités publiques dans de grandes difficultés avec la suppression de la taxe professionnelle par exemple.
Je veux aussi relever un passage de l’article de Paris-Normandie du 12 novembre particulièrement choquant pour les salariés.
Vous laissez entendre, de manière explicite, que l’une des raisons de cette liquidation pourrait être la saisine du conseil des prud’hommes d’une quarantaine de salariés précédemment licenciés. Est-ce à dire, M le Sénateur, que vous vous opposez au droit des salariés ? Dois-je comprendre que votre conception de l’économie libre et non faussée va jusqu’à s’affranchir du droit social existant ?
Quant au « statut » de victime que vous n’hésitez pas à vous octroyer, n’exagérons rien, la grande différence que vous avez comparativement aux salariés, c’est que vous, vous avez la possibilité d’influer pour que des lois de régulation de l’économie soient votées afin de mettre un terme au dumping social qui disloque nos sociétés humaines et met gravement en péril nos démocraties.
En conclusion, M le Sénateur, ne jouez pas avec la crédulité supposée des citoyens. Un récent sondage montre que le fossé se creuse encore entre les « politiques » et « le peuple » Cette situation est malsaine et dans le passé elle fut l’antichambre des pires années que notre République a connu.
Recevez, M le Sénateur-Maire, mes salutations les meilleures.
JL Ernis