Etre de gauche, c’est quoi ? Cette question apparemment banale vient d’être relancée par Jean-Luc Mélenchon au cours de l’émission « Mots Croisés » du 7 janvier dernier, animée par Yves Calvi.
Le co-président du Parti de Gauche était opposé au Ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac.
Le titre de l’émission « Gauche contre Gauche » a conduit l’animateur à interroger le député européen de savoir s’il considérait Jérôme Cahuzac comme un homme de gauche.
Curieusement, Mélenchon attribua, sans hésitation, un brevet d’homme de gauche au Ministre du Budget !!!
Si l’on peut comprendre que le co-président du PG n’ait pas voulu être cassant à l’ouverture de l’émission, sa réponse trouble nombre d’électeurs qui le 22 avril dernier avaient fait, eux, la différence entre le candidat Hollande et le candidat Mélenchon.
Sa réponse à Calvi aurait pu être, je vous répondrai à la fin de l’émission, d’autant qu’il devait s’attendre à ce genre d’interrogation, lui qui revendiquait depuis plusieurs mois un débat avec un membre du parti socialiste.
Il s’agissait simplement d’une logique de communication.
Si Mélenchon a quitté le PS en 2008, c’est bien qu’il considérait que le parti de la rue de Solférino n’était plus de gauche, alors pourquoi ne pas l’assumer dans cette réponse ?
On ne peut pas avoir qualifié le candidat Hollande de capitaine de pédalo et considérer l’un de ses ministres, qui n’a jamais fait mystère de son intérêt pour le libéralisme, comme un homme de gauche.
On ne peut pas avoir qualifié le candidat Hollande de capitaine de pédalo et considérer l’un de ses ministres, qui n’a jamais fait mystère de son intérêt pour le libéralisme, comme un homme de gauche.
D’ailleurs le Ministre n’a pas caché son orientation politique en précisant « je n’accuse pas le capital », en affirmant qu’il n’avait jamais cru à la lutte de classeset en prenant pour référence les orientations d’un ancien ministre de droite, Jean Arthuis.
De plus, comment peut-on qualifier de gauche le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et donc du Président Hollande quand on considère que l’augmentation du SMIC n’était rien d’autre qu’un carambar par jour et que l’on accuse, à juste titre d’énorme gabegie, le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes aux seuls profits d’intérêts privés dont Vinci ?
Je ne développe pas le scandaleux cadeau de 20 milliards d’euros fait aux entreprises, sans condition, qui n’est quand même pas une référence de gauche.
Au mieux, le gouvernement Ayrault, voulu par le Président Hollande, est de centre gauche avec de sérieux penchants de centre droit lorsqu’il s’agit d’imposer l’accroissement de la flexibilité du travail et des salaires.
Mon propos n’est pas celui du « plus de gauche que moi, tu meurs » d’autant que Mélenchon ne manque pas de référence de ce point de vue, mais d’indiquer que nombre de citoyens de gauche qui attendaient ce débat depuis longtemps ont pris une douche glacée d’entrée d’émission.
Erreur de com, à ne pas renouveler.
