Réuni en séance publique le 13 mars, le conseil communautaire de la 3 CB a discuté du projet de commune nouvelle.
L’avis du maire de Gisay-la-Coudre, considérant de fait, que ce dossier n’était pas l’affaire des habitants, a quelque chose de cynique.
DPVRS-27 a estimé que cette entorse à la démocratie ne pouvait rester sans réaction.
Pour ce faire, un courriel ouvert a été adressé à ce partisan du pouvoir personnel.
A Monsieur Jean-Pierre Bordeau
Maire de Gisay-la-Coudre
Monsieur le Maire,
J’ai assisté à la séance publique du conseil communautaire tenu à Beaumesnil le 13 mars courant.
Après l’exposé sur le projet de « commune nouvelle », compte tenu de l’aspect singulier du dossier, la logique eut été que soit engagé un débat à la hauteur de l’enjeu.
Tel ne fut pas le cas, loin s’en faut.
J’ai néanmoins relevé trois interventions marquantes, dont la vôtre qui motive ce courriel ouvert.
- La première interrogeant le conseil sur l’origine politique de ce dossier est certainement celle qui aurait mérité un débat de fond.
- La deuxième, très surprenante et pour tout dire démocratiquement contestable, venant d’un maire qui à l’étude d’un document de travail remis sur table, relevant des points négatifs, conseilla d’effacer ceux-ci pour rendre la « commune nouvelle » plus acceptable !!!
- Concernant la phase finale, c'est-à-dire la décision politique que devront prendre les conseils municipaux, vous avez déclaré en substance « Il y a toujours des contestataires » (sous-entendu, laissons-les braire) « Dans nos communes, on ne consulte pas nos 300 habitants pour réaliser des projets »
Votre mépris à l’égard de la population est consternant.
Comment osez-vous comparer, par exemple, le changement de chaudière d’un bâtiment communal ou le renforcement d’un bas côté de route avec la suppression du statut de collectivité territoriale des 17 communes formant l’ancien canton de Beaumesnil ?
Les 219 électeurs de Gisay-la-Coudre apprécieront certainement d’être considérés comme quantité négligeable dans le projet de commune nouvelle.
Dois-je vous rappeler, M le Maire, que la démocratie ce n’est pas « élisez-moi, après je ferai ce qui me plait », mais « élisez-moi sur le programme que je vous propose, je l’appliquerai si vous me faites confiance » ?
Or, sauf erreur de ma part, aucun conseil municipal n’a été élu sur un programme de suppression de la qualité de collectivité territoriale des 17 communes.
En écartant délibérément les citoyens d’un choix conditionnant leur avenir, vous contribuez à creuser le fossé, déjà très important, entre eux et les élus.
Vous renforcez le réflexe abstentionniste et le vote vers les extrêmes.
Mais peut-être que cela ne vous inquiète pas ?
Au lieu d’apeurer en utilisant l’argument de la rareté de l’argent public, il serait autrement plus responsable que vous et vos collègues vous vous attaquiez au laxisme des gouvernements successifs devant l’évasion fiscale.
Selon les analyses de plusieurs ONG, non démenties par Bercy, entre 60 et 80 milliards d’euros de production nationale annuelle échappent au fisc français et sont détournés vers des paradis fiscaux avec la complicité de la quasi-unanimité des banques françaises.
Par ailleurs que dire de l’argent public gaspillé comme le milliard de dédit à payer à la société Ecomouv sur l’affaire de l’écotaxe et les 5 milliards de déficit d’Areva qui ne seront pas sans incidence publique puisque l’Etat français est actionnaire à plus de 85 % ?
On aurait pu espérer que l’action de l’Association des Maires de France, vent debout devant la réduction des crédits d’Etat aux collectivités territoriales, soit relayée sur le terrain.
Hélas rien, ni du côté de la structure départementale et pas davantage concernant l’entité cantonale.
De ces structures, on attend autre chose qu’un voyage en bus des élus pour visiter les Palais Bourbon ou du Luxembourg.
Quoi qu’il en soit et pour conclure provisoirement, j’ose espérer, et beaucoup d’autres avec moi, que la situation de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal, entre autres, ne sont pas les modèles que vous essayez de reproduire en France.
Appauvrir le peuple au profit d’une caste cupide met en danger notre République.
Cependant, je tiens à vous remercier, car votre intervention m’invite à rédiger un tract à l’attention des habitants.
Recevez, M le maire, mes salutations les meilleures.
Jean-Louis Ernis
Animateur DPVRS-27