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Belgique : Eldorado fiscal ou championne de course en sac ?



Le moins que l’on puisse dire, c’est que le « gros » Gégé a fait le buzz médiatique au cours de ces dernières semaines.
Plusieurs réflexions alimentent cette affaire :
à La recherche d’eldorado fiscal, quel que soit l’individu, est-elle amorale ? La réponse est oui.
à Se soustraire à ses obligations de solidarité républicaine constitue t’il une faute morale ? La réponse est oui.
à Dans ces conditions, est-ce se mettre dans l’illégalité ? La réponse est non.
Le « gros » Gégé ne fait qu’utiliser les règles de l’Union Européenne qui font de la libre circulation des individus, des capitaux et des marchandises l’alpha et l’oméga de l’Union.
Au-delà du comportement sulfureux du personnage, vraisemblablement souffrant d’addictions qui le rendent attendrissant pour les uns, répugnant pour les autres, c’est avant tout le laxisme du droit qu’il faut stigmatiser.
Tout d’abord, « l’Obélix » est-il le seul à se comporter ainsi dans le milieu artistique ? Certainement pas.
à Que dit-on de M Charles Aznavour, résident suisse que l’on fait « pape de la chanson française » ?
à Que dit-on de M Alain Delon, résident suisse qui s’est vu attribué, certes par une boîte de production privée, le titre de président à vie du jury Miss France ?
à Que dit-on de M Johnny Hallyday, résident suisse, que l’on qualifie de « boss du rock en France » ? Rien. Et je ne parle pas des exilés monégasques.
Un silence complice des autorités entoure ces situations iniques.
On met même ces personnages à l’honneur lors de shows audiovisuels caritatifs.
Curieusement, les aboyeuses et les aboyeurs gouvernementaux ne trouvent rien à redire sur ces exilés fiscaux.
Pire encore, n’est-il pas surprenant d’attribuer la légion d’honneur (promotion du 1er janvier 2013) à des sportifs résidant en Suisse ?
A moins que cette domiciliation n’ait pour seule et unique motivation la qualité supérieure de la poudreuse helvète !!!
Pourtant ce problème pourrait être rapidement solutionné si en France s’appliquait l’équivalent du système états-unien, qui fait que si l’impôt du pays d’accueil est inférieur à l’impôt du pays d’origine, la différence est versée au Trésor de ce dernier.
Ah, ce n’est pas réalisable car le droit européen ne le permet pas ! Alors Mesdames les aboyeuses et Messieurs les aboyeurs du gouvernement, agissez auprès des technocrates de Bruxelles pour que cela devienne possible au sein de l’Union.
Mais au-delà de la question fiscale se pose la question de savoir comment font les pays qui apparemment disposent de régimes fiscaux avantageux ?
1        - Comment bouclent-ils leurs budgets ?
2        - Ont-ils recours à une économie dissimulée ?
3        - Comment font-ils pour respecter les critères européens en matière de déficit et de dette ?
Il est curieux de constater que pour la Belgique, terre d’asile fiscal s’il en est, la dette est de 95 % du PIB, c'est-à-dire de 5,5 points de plus que la dette française qui est de 89,9 %.
Alors, sous cette apparence d’eldorado fiscal, la Belgique ne serait-elle pas entrain de faire la course en sac ?
Et comme chacun sait, une course en sac finit rarement bien.