Passée la période des hommages veules, la réalité du comportement des multinationales refait surface.
Tout être normalement constitué intellectuellement ne peut se réjouir de la mort d’une personne.
Cela valait pour la disparition tragique du Président de Total survenu le 21 octobre dernier.
Mais rien n’obligeait au commentaire lénifiant, à l’hommage veule, à moins qu’il ne s’agisse de congratulations entre copains et coquins.
Oubliés les avatars de cette société du CAC40 qui ne peut exonérer ses dirigeants, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui.
- Le naufrage de l’Erika en 1999
- L’explosion de l’usine AZF et ses 31 morts à Toulouse en 2001
- Le scandale de l’exploitation pétrolière en Birmanie, en collusion avec la junte au pouvoir en 2009
- Etc… etc…
Ce passif aurait dû conduire à des hommages de circonstance, sans plus.
Dans ce torrent d’éloges qui déferla, deux avaient retenu l’attention.
Celui de Pierre Moscovici, nouveau commissaire européen qui n’avait pas hésité à qualifier Christophe de Margerie de « Grand patriote »
Curieuse conception du patriotisme, car diriger une entreprise française qui ne paie pas d’impôt en France depuis deux ans pose un vrai problème.
Elisabeth Guigou n’avait pas lésiné, elle non plus, sur l’hommage. Elle évoqua la bonhommie du personnage, le bon vivant et l’homme d’humour qu’il fut.
Ces traits de caractère de l’homme disparu sont apparemment incontestables, mais c’est ce qui caractérisait l’homme en privé.
Or, de cela les citoyens n’ont que faire. Ce qui les intéresse c’est la conduite des affaires des dirigeants de grandes entreprises.
Hélas, peu de choses ont été dites, parce que humainement peu glorieuses.
Après les dossiers peu reluisants cités plus haut et la non déclaration de bénéfices en France depuis deux ans, le journal « Le Parisien » pose quelques questions intéressantes.
En substance, il interroge : si la multinationale persiste à ne pas déclarer de bénéfices en France, et donc à ne pas payer d’impôts sur les sociétés, malgré les 8,4 milliards d’Euros gagnés dans le monde en 2013, percevra t’elle ce que l’Etat lui a promis pour 2017, c'est-à-dire la rondelette somme de 80 millions d’Euros répartis ainsi : 19 millions au titre du CICE et 60 millions au titre du Crédit Impôt Recherche ???
A l’heure des économies en tout genre, cette question n’est pas anodine.
Vous avez dit : entreprise patriote !!!