Si vous prenez comme du bon pain, les discours des économistes et autres sociologues qui se répandent sur les radios et les plateaux de télévision, vous bouclez immédiatement votre valise et jetez l’ancre sur les rives du Rhin.
Mais, si vous diversifiez vos lectures, vous serez peut-être moins pressés de quitter notre bonne vieille terre gauloise.
Tout d’abord, en matière d’égalité salariale entre les femmes et les hommes, l’Allemagne se distingue, mais dans le sens du record des inégalités.
Selon une étude de l’Institut DIW de Berlin, l’Allemagne caracole en tête des pays de l’Union Européenne dont l’écart entre les salaires des hommes et ceux des femmes est le plus important.
Eurostat indique que pour 2012 (la situation a vraisemblablement peu évolué) sur le podium du plus gros écart, l’Allemagne avec 49 % est en troisième position juste derrière l’Estonie et l’Autriche. Quelle référence !
La France enregistre un écart de 15 %
Mais la patrie de Goethe ne se distingue pas seulement sur les inégalités de salaires entre les hommes et les femmes.
Une Caisse d’Assurance Maladied’outre-Rhin révèle qu’entre 2000 et 2013, l’absentéisme pour maladie nerveuse a augmenté de 70 %
Parmi les professions concernées, les Centres d’appels téléphoniques battent des records.
Dans ce cadre, l’Union Européenne indique que 30 millions de personnes souffrent de dépression dans les 28 pays, dont seulement la moitié a la possibilité de se soigner.
L’UE précise que cela coûte 120 milliards d’€ par an.
- Si l’Allemagne est un modèle, ce n’est pas pour son système social
- Si l’Europe protège de quelque chose, ce n’est pas de la mauvaise santé des salariés
Mesdames et Messieurs les journalistes, économistes, sociologues
et autres affidés au néolibéralisme,
- cessez vos gesticulations moralistes, hissant l’Allemagne au firmament de l’économie victorieuse en sacrifiant le social
- cessez votre aveuglement qui, s’il perdure, aura à terme raison de nos démocraties.