Faire semblant de reculer pour mieux avancer, c’est la stratégie que le Président de la République a utilisée, lors de la venue du pape en France, pour poursuivre le combat contre la laïcité.
Beaucoup de choses ont été écrites sur cette visite, soit pour encenser l’évènement ou pour condamner le mélange des genres. Je fais partie du deuxième groupe.
Les encenseurs ont tenté de faire passer un message positif. Le pape, qualifié d’austère, serait devenu affable malgré sa timidité légendaire. Rendez vous compte, il a pris un bébé dans ses bras !!!
Du côté du Président, dont il devient de plus en plus difficile de préciser, de la République, ces mêmes encenseurs, pour faire passer la pilule de Latran, Ryad et du CRIF ont parlé de sagesse voire de recul de la part du locataire de l’Hôtel d’Evreux. Cette présentation ne peut surprendre que les naïfs. Le but est de poursuivre sournoisement le démantèlement, dans la pratique, de la loi du 9 décembre 1905, à défaut d’obtenir sa réécriture.
Du côté du Président, dont il devient de plus en plus difficile de préciser, de la République, ces mêmes encenseurs, pour faire passer la pilule de Latran, Ryad et du CRIF ont parlé de sagesse voire de recul de la part du locataire de l’Hôtel d’Evreux. Cette présentation ne peut surprendre que les naïfs. Le but est de poursuivre sournoisement le démantèlement, dans la pratique, de la loi du 9 décembre 1905, à défaut d’obtenir sa réécriture.
Mais, sur le fond rien n’a changé.
La conférence de presse commune, comme lors d’un sommet politique entre deux Etats était surréaliste et en tous les cas, anti-laïque.
Si les propos du pape ne pouvaient surprendre, (tout est suspendu à la volonté divine, l’église reste l’église, quel que soit le pape) le discours du Président n’a pas dévié de l’orientation rendue publique de Latran, Ryad et du CRIF. La laïcité positive a été confirmée et même confortée par le concept de la laïcité ouverte, chère à une majorité de socialistes. Ainsi la boucle est bouclée.
Après les ralliements au Congrès sur le Traité de Lisbonne, celui de la laïcité se confirme, faute de désapprobation de la rue de Solférino. Non content de cela le Président a poussé les feux jusqu’à utiliser la formule très révérencieuse de « Très Saint Père », pratique généralement usitée dans les milieux de la curie romaine.
La poursuite de la destruction de la laïcité par les autorités gouvernementales ne s’est pas limitée à la venue du pape.
Le Mouvement Chrétien des Retraités a organisé à Lourdes les 16-17 et 18 septembre « les journées du monde de la retraite » sous le haut patronage du Premier Ministre François Fillon et du cardinal André Vingt-Trois et avec le parrainage du Ministère des Relations Sociales et de la Solidarité.
La preuve est ainsi faite que non seulement les pourfendeurs de tout bord de la laïcité ne reculent pas mais avancent dangereusement.
Curieusement, la presse est restée indifférente à cette affaire, comme si la chose était devenue naturelle.
Il devient urgent que le camp laïc prenne ses responsabilités pour protéger et défendre cette loi de 1905 qui avait tout prévu à l’époque et qui déjà était le résultat d’un consensus.
Expliquer les dangers de sa remise en cause devient indispensable, aussi je ne pense pas que proférer des slogans comme « remballe ton pape » soit de nature à éveiller les consciences. Au contraire cela attise les extrémismes et laisse ainsi la grande masse des indifférents et des ignorants sur le bord du chemin.
La pédagogie s’accommode mal des outrances. Certes, chacun utilise le langage de son choix, mais la question est de savoir si l’on veut se faire plaisir ou participer à l’émancipation du plus grand nombre.
Il devient urgent que le camp laïc prenne ses responsabilités pour protéger et défendre cette loi de 1905 qui avait tout prévu à l’époque et qui déjà était le résultat d’un consensus.
Expliquer les dangers de sa remise en cause devient indispensable, aussi je ne pense pas que proférer des slogans comme « remballe ton pape » soit de nature à éveiller les consciences. Au contraire cela attise les extrémismes et laisse ainsi la grande masse des indifférents et des ignorants sur le bord du chemin.
La pédagogie s’accommode mal des outrances. Certes, chacun utilise le langage de son choix, mais la question est de savoir si l’on veut se faire plaisir ou participer à l’émancipation du plus grand nombre.
Article publié le 17 septembre 2008