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epuis 43 ans, les gaullistes, les vrais, mais aussi ceux qui s’en réclament opportunément, font le voyage de Colombey pour se recueillir sur la tombe du Général de Gaulle.
Quoi de plus normal pour les membres de la famille gaulliste.
Mais, cette année, cette visite de recueillement s’est transformée en pèlerinage électoral.
C’est d’abord la candidate socialiste à la Mairie de Paris, Anne Hidalgo, qui s’est rendue au cimetière de Colombey.
Cette curieuse présence a dû avoir des répercussions au cimetière de Jarnac où repose le Président Mitterrand.
En effet, pour les socialistes, De Gaulle a toujours été un adversaire politique puisque Mitterrand l’a affronté à la présidentielle de 1965.
François Mitterrand était farouchement opposé au retour de De Gaulle en 1958 car il soupçonnait l’auteur de l’appel du 18 juin 1940 de vouloir mettre en place un régime autoritaire.
A cet effet, il publiera un essai titré « Le coup d’Etat permanent »
Madame Hidalgo doit donc faire un choix, ou elle se réclame du gaullisme, ou elle revendique une filiation mitterrandienne.
Ne dit-on pas qu’en politique il faut choisir ?
L’autre curieuse présence à Colombey fut celle de Florian Philipot, numéro deux du FN.
Dans sa bio, Philipot se revendique du gaullisme.
Dont acte, il n’est pas le seul personnage à faire preuve d’une grande complexité idéologique et politique.
Mais, il n’était pas à Colombey à titre personnel puisque numéro deux d’un parti dont Jean-Marie Le Pen est le Président d’Honneur.
Or, le créateur du FN était un farouche adversaire de De Gaulle, dont l’Histoire rappelle qu’il était un proche de l’OAS qui avait organisé l’attentat du Petit-Clamart.
Il est vrai que quand on ose se réclamer de Jaurès, on peut se parer du gaullisme !
Si Marx revenait en grâce, gageons que ces gaullistes d’un jour n’hésiteraient pas à se revendiquer du marxisme, pourvu que cela génère quelques voix supplémentaires le moment venu.
Ces comportements sont affligeants.
Ils méprisent le peuple, car ils considèrent que sa culture politique est si faible, qu’il gobera cette posture politicienne.
Quelle bassesse !
