Le constat
Face à la droite la plus réactionnaire que la République ait connu depuis Adolphe Thiers, confrontés à une gauche léthargique, à mille lieues des valeurs portées par Jaurès et Blum, les citoyens attachés aux valeurs républicaines n’ont d’autres choix que de se mobiliser pour gagner une société meilleure.
Le rebond de la crise financière survenu au cours de l’été 2011 a vu un nombre impressionnant de commentateurs, plus zélés les uns que les autres, tantôt qualifiés d’économistes, tantôt déclarés experts, défiler dans les grands médias pour nous asséner leurs vérités libérales.
Ces présumées sommités ont toutes la tête dans le même bonnet, celui de ne pas offenser les canons du néolibéralisme.
Autant dire qu’il n’y a pas de place sur les ondes ou les antennes privées, ou qualifiées de publiques, pour les commentaires critiques du système.
Or, en toute logique, face à un tel marasme de la finance mondiale, le premier des réflexes eut été de s’interroger sur les raisons de cette situation.
Hélas « que nenni mon brave » semble dire ces valets de la pensée libérale « le temps n’est plus à l’interrogation, mais à l’action »
Autrement dit faire payer les innocents, sachant que cette crise passée, il faut s’attendre à la survenance d’une autre.
Ainsi va le cycle du néolibéralisme mondialisé. On parle même d’une rigueur constitutionnalisée !!
Au cours de l’automne 2011, les néolibéraux européens ont franchi un cap supplémentaire. De sommets européens en conférences bilatérales franco-allemandes, des décisions furent prises, des viols de traités organisés, au mépris des peuples. On en arrive même à renverser des gouvernements à partir de Bruxelles et à mettre en place des sbires acquis aux théories néolibérales y compris comme en Grèce en y installant quatre ministres d’extrême droite !!! On a même réussi à faire reculer le Premier Ministre qui avait promis un référendum au peuple grec.
En Italie, même si l’éviction de Berlusconi ne peut être regrettée, les nouveaux membres du gouvernement de la péninsule ne sont que des marionnettes de Bruxelles. Mario Monti est un ex commissaire européen et comme si cela ne suffisait pas un ex membre de Goldman-Sachs !!! En clair, l’oligarchie a placé volontairement le ver dans le fruit.
Là également, le peuple n’a pas eu son mot à dire.
Or, c’est bien ce cycle infernal qu’il faut briser.
Résister, s’opposer, s’impliquer
En premier lieu, il faut s’affranchir des structures usurpatrices de nos démocraties que sont les agences de notation. En vertu de quel droit, celles-ci, de surcroît de l’extérieur, se permettent-elles de faire la morale aux gouvernements et de leur intimer l’ordre d’imposer l’austérité à des peuples qui ne sont en rien responsables et encore moins coupables de la crise financière ?
Quel est ce droit de conception oligarchique, étrangère à notre Etat/Nation, qui s’arroge un pouvoir supérieur à la souveraineté des peuples ?
De quelle légitimité ces structures privées autoproclamées « agences de notation » peuvent-elles se réclamer pour classer les pays en fonction de leur gestion et de les déclasser à leur guise à partir de critères ambigus.
Quant aux dirigeants politiques, socialistes entre autres, qui gênés aux entournures, revendiquent des agences de notations publiques, ils oublient simplement que ce type de structures existe déjà en France.
Cela s’appelle « la Cour des Comptes » et ses « Chambres Régionales »
Il suffit simplement de prendre au sérieux les rapports publiés et de gérer en conséquence.
Si d’aventure les banques étaient plus sensibles à l’argument des agences de notation qu’à la demande des gouvernements, cela devrait conduire à la nationalisation des récalcitrantes.
Par ailleurs, devant une telle situation pourquoi s’aliéner avec des objectifs mortifères comme un déficit inférieur à 3 % et ce dès 2013 ?
C’est par la relance de l’économie et la réorganisation de l’impôt sur le revenu des plus élevés que sera solutionné le déficit et non par l’austérité imposée aux « couches populaires »
Devant l’indigence des programmes et des propositions liés aux échéances de 2012 (Présidentielle et Législatives) le peuple de gauche doit montrer sa détermination à ne pas se satisfaire d’une alternance frileuse quant aux références républicaines.
Il lui revient de s’impliquer pleinement et de s’organiser en groupe de pression pour imposer une ligne franchement progressiste aux candidats se revendiquant de la gauche.
Il doit cependant prendre conscience que la politique néolibérale qui sévit en France comme dans le monde entier s’applique depuis une trentaine d’années. En conséquence, il doit faire preuve d’une très grande détermination, s’appuyer sur une analyse de fond allant à l’essentiel. Enfin, il doit faire preuve de beaucoup de patience pour remettre en selle des politiques respectueuses de l’humain. Pour cela il doit refuser la politique des slogans porteurs mais inapplicables compte tenu des contingences actuelles.
Pour ce faire, quelques pistes de réflexion vous sont proposées.