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La question européenne



Des échéances nationales marquées par la construction européenne
Dans cette période mouvementée et par définition dangereuse, nous ferions preuve d’une grande naïveté si nous considérions que les consultations nationales – présidentielle et législatives – sont à déconnecter de la question européenne.
C’est bien au nom du peuple français, que le Président de la République siège aux sommets européens.
C’est bien au nom du peuple que les Ministres siègent dans les conseils européens.
Il est donc naturel que la question de l’Europe figure dans le programme présidentiel. C’est encore plus vrai au moment où les néolibéraux s’apprêtent à un nouveau transfert de souveraineté concernant les budgets nationaux.
Quant aux législatives, 80 % des lois votées en France étant des transpositions de directives européennes, il paraît normal que le peuple exige des candidats à l’Assemblée Nationale la publication de leur positionnement européen.
De toute évidence, la construction néolibérale de l’Union Européenne est rejetée par les peuples.
Pour une grande majorité d’entre eux, l’Union Européenne est synonyme de recul de civilisation (chômage de masse – destruction des régimes solidaires de protection sociale ...) pour les autres, les derniers entrants, les affres de la concurrence libre et non faussée les font quelquefois regretter le régime communiste. C’est dire !!!
Les élections au Parlement Européen révèlent ce profond malaise. Plus de 50 % des électeurs refusent de se rendre aux urnes, y compris dans les pays du centre et de l’est de l’Europe.
Il faut malheureusement faire le constat d’un divorce consommé entre les peuples et les élites (politiques – intellectuels – médias...)
L’Union Européenne est donc plongée dans une crise profonde, sociale et morale, avec depuis quelques mois une accélération de la crise politique, l’autorité des présumés experts prenant le pas sur la souveraineté des peuples.
La Hongrie est devenue le centre de gravité de cette dérive politique. Elle est entrée de plein pied dans une période pré-dictatoriale. Face à cette grave situation dans une région de l’Europe historiquement instable, l’inertie des dirigeants européens, élus et commissaires, est stupéfiante et inquiétante.
Excepté le référendum de 1992 dit de Maastricht sur la monnaie unique, l’Union Européenne s’est construite en ignorant les peuples et souvent contre eux.
Malgré le rejet massif de deux d’entre eux (français et hollandais) lors des référendums de 2005, sur le Traité constitutionnel, les dirigeants européistes avec le concours et la complicité des grands médias ont, quelques mois plus tard, réintroduit le même texte sous l’appellation Traité de Lisbonne, en le qualifiant honteusement de simplifié.
C’est un exemple supplémentaire, s’il le fallait, d’une construction technocratique et donc non démocratique de l’Union Européenne.
 
L’Euro : solution ou problème
Pour se positionner avec responsabilité sur la construction européenne, il est indispensable d’analyser la question de l’Euro ;
La monnaie unique est-elle d’essence démocratique ?
Si l’on considère que la démocratie ne se limite pas à l’organisation de scrutins populaires,« fabriquant »des élus ne s’embarrassant d’aucun mandat et ne rendant compte de leur activité à personne, la monnaie unique n’a aucun caractère démocratique.
De par les statuts de la Banque Centrale Européenne, la monnaie unique est une chasse strictement gardée de son Président qui, avec son équipe de technocrates, décident sans en référer à quiconque des choix qu’ils effectuent. La BCE s’est donnée pour mission de contenir l’inflation à son strict minimum, y compris par une politique de compression des salaires et une réduction des budgets sociaux.
De fait, les élus sont dessaisis, ou plutôt se sont dessaisis, d’une responsabilité majeure, la politique monétaire européenne.
Pierre Mendès France redoutait ce scénario. En ce sens il fut un visionnaire. Il avait exprimé ces dangers dans un discours prononcé à l’Assemblée Nationale le 18 janvier 1957, lors du vote sur le Traité de Rome.
 
Extrait de la déclaration :
 
« Le projet du marché commun tel qu’il nous est présenté est basé sur le libéralisme classique du XXième siècle selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes. L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, elle recourt soit à une dictature interne par la remise en cause de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation des ses pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique au sens le plus large du mot, nationale et internationale »
 
La monnaie unique, compatible ou non avec la solidarité ouvrière ?
Au-delà de la controverse sur le rôle exclusivement dogmatique de la Banque Centrale Européenne, le principe de la monnaie unique révèle une autre hérésie démocratique.
Naturellement, les 17 pays de la zone euro ont une histoire politique, économique, sociale et culturelle qui leur est propre.
Leurs économies sont à fortiori différentes et parfois divergentes.
De fait, elles ont besoin d’une gestion financière propre à chacune d’elles, ce que la monnaie unique, régie par une BCE statutairement rigide, ne peut leur apporter.
Face aux dettes d’Etat, dont il y aurait beaucoup à dire, le débat fait rage.
Deux thèses s’opposent, les partisans d’une aide directe de la BCE et les opposants privilégiant l’aide des banques commerciales sous l’égide des agences de notation.
Les Traités s’opposent à l’aide directe de la BCE, mais par des gymnastiques dont seuls les technocrates (politiciens et hauts-fonctionnaires) ont le secret, la BCE prête aux Etats par l’entremise des banques commerciales qui ne manquent pas de prendre au passage une importante commission d’où des taux d’intérêts démesurés et mortifères.
Sur cet aspect des choses, l’opinion publique est largement majoritaire pour considérer qu’il s’agit là d’un scandale d’autant que cela se traduit par des plans d’austérité qui pèsent lourdement sur les populations en rien responsables de ce marasme financier.
Mais, l’avis commun et majoritaire ne s’arrête t’il pas là ?
En effet, est-il raisonnable et responsable pour des partisans de l’égalité républicaine de considérer que l’octroi d’aides publiques peut s’effectuer sans la remise en cause des politiques inégalitaires des pays à secourir ?
La Grèce est un exemple de ce non sens.
Dès l’entrée de la Grèce dans l’Union Européenne (2001) il était prévisible, qu’à terme, ce pays serait en difficulté compte tenu de sa situation financière plutôt déséquilibrée.
Qu’ont fait les experts européens, chargés d’examiner la situation économique et financière des pays sollicitant leur entrée dans l’Union ?
A moins que la responsabilité n’en revienne aux politiques qui, malgré un rapport en inadéquation avec les traités européens, ont accepté l’entrée de la Grèce pour rendre plus crédible la construction européenne aux yeux des opinions publiques.
La quantité des Etats membres faisant force de loi pour les européistes.
Sur ce fond de scène nébuleux, on distingue des situations pour le moins surprenantes.
Certes, nous n’avons pas de leçons à donner aux peuples de l’Union, mais nous pouvons cependant relever et même stigmatiser des gestions publiques faisant la part belle à une caste.
Nous sommes informés qu’en Grèce, le foncier est dominé majoritairement par l’église orthodoxe, celle-ci n’étant pas assujettie à l’impôt foncier.
La France connaissait cette situation sous l’ancien régime et plus particulièrement avant 1789.
Le cadastre est dans un état quasi préhistorique.
Quid du plan d’occupation des sols ?
Quid du plan local d’urbanisme ?
De fait, l’activité immobilière est anarchique et la perception d’impôts y afférant est squelettique d’où un manque à gagner pour les budgets.
Par ailleurs, la Grèce est connue et « réputée » pour sa flotte d’armateurs de commerce et de plaisance.
De luxueux yachts sont la propriété de richissimes millionnaires et milliardaires.
Cela pourrait avoir un intérêt s’ils s’acquittaient d’un impôt à la hauteur de leurs fortunes et de leurs activités.
Hélas, comme pour l’immobilier, point d’imposition pour ces supers privilégiés et la crise ne les incitent pas à entrouvrir leur coffre-fort. Au contraire, ils font de cette situation un droit inaliénable. Une raison supplémentaire du creusement de la dette.
Mais si cette situation existe c’est parce que les représentants de la classe ouvrière, quels que soient la branche (politique et syndicale) ne sont plus en mesure, ou ne veulent plus être en mesure, de renverser cet état de fait.
La gauche (si on peut encore la qualifier ainsi) représentée par Papandreou (Président de l’Internationale Socialiste !!!) n’a eu de cesse de s’agenouiller devant les pontes de Bruxelles et du FMI, le conduisant à renoncer au référendum qu’il avait pourtant promis au peuple grec et finalement à quitter le pouvoir sous le coup de boutoir du couple Merkel/Sarkozy.
Quant aux salariés et leurs syndicats, ils auraient du recevoir une solidarité active des organisations affiliées à la CES et même à la CSI !!!
Si la solidarité internationale ouvrière ne s’exerce pas dans de telles situations, quand doit-elle s’exercer ?
Or, les structures européennes et nationales les ont abandonnés à leur triste sort.
Ce n’est pas la mascarade du L20 réuni à Cannes début novembre 2011 qui leur a apporté un soutien de poids.
Ainsi, dans une telle situation, on voit bien les limites de la monnaie unique en soutien à la solidarité des peuples.
A ces deux difficultés précitées, il faut en ajouter deux autres.
Le budget militaire est démesuré pour ce pays de 11 millions d’habitants. L’affaire chypriote continue de mobiliser des fonds très importants, alors que Chypre fait partie de l’Union Européenne !
Enfin, la dette grecque a été gonflée par le marasme financier des Jeux Olympiques d’Athènes de 2004, sauf pour quelques entreprises transnationales qui ont pignon sur rue dans toutes ces manifestations du sport business.
La leçon qu’il faut tirer de « l’histoire grecque », c’est que la souveraineté des Etats est incompatible avec une monnaie unique. La souveraineté des peuples étant la colonne vertébrale de la démocratie, celle-ci doit s’organiser au travers de partenariats économiques scellés par des Traités, des accords et non au nom d’un prétendu fédéralisme européen. La construction européenne doit changer de pied, le but étant bien entendu d’améliorer les conditions d’existence des individus, tout le contraire de ce qu’elle produit actuellement.
 
La monnaie unique au service de qui ?
Qui oserait démentir que la monnaie unique a été instaurée pour servir le dogme de la concurrence libre et non faussée, avec une banque européenne n’ayant de comptes à rendre à personne ?
Elle est donc opposée à l’intérêt des peuples, mais profitable à l’industrie de la finance.
Depuis son installation, des industriels, des vrais, délocalisent leur production hors zone euro pour rester compétitifs. Moultes déclarations ont été faites en ce sens.
Ainsi, pour crédibiliser leur choix, les défenseurs de l’euro s’évertuent à expliquer qu’avec la monnaie unique les importations sont moins coûteuses et en particulier le pétrole. Cela reste à prouver car la gestion de la monnaie unique a un tel effet négatif sur les salaires et le pouvoir d’achat en général et une telle influence sur la hausse des prix, qu’en finalité le résultat global n’est pas en faveur d’une majorité de la population.
A ce stade, il est donc logique de se poser la question de l’intérêt de l’euro.
Faudrait-il y renoncer ?
La réponse est oui, sans aucun doute.
Mais la responsabilité oblige à mesurer les effets d’une telle démarche et à s’interroger de manière affirmative.
Faut-il y renoncer ?
Et là, la réponse est paradoxalement de type : attention danger.
Alors, pourquoi ce pas de tango ?
Si l’euro est tout juste dans sa première décennie d’existence, l’exercice d’une économie européenne assise sur le dogme de la concurrence libre et non faussée a plus de 25 ans.
Or, après plus d’un quart de siècle de pratique, les structures libérales et la mentalité des affairistes sont bien en place.
Le système est organisé de telle manière qu’il permet peu d’initiative individuelle (au sens d’un Etat) d’autant que la bien-pensante médiatique est là pour appuyer sur la conscience populaire.
Il est vraisemblable qu’un pays qui déciderait de quitter seul l’euro s’attirerait les foudres et vraisemblablement les représailles des mondes économique et financier. Les fameuses et fumeuses agences de notation n’hésiteraient pas à jouer de leur influence.
Ainsi, avant qu’un peuple retrouve les avantages d’une souveraineté monétaire et la maîtrise d’une orientation politique, il est très probable qu’il aurait à affronter une période d’instabilité économique et à fortiori sociale.
Les adversaires de l’abandon de l’euro auraient ainsi beau jeu de mener campagne auprès des citoyens, pour vilipender, preuve à l’appui, les partisans de la sortie de la monnaie unique.
Ils pourraient retourner l’opinion publique en leur faveur et le piège se refermerait pour plusieurs années, voire plusieurs décennies.
Hélas, nous sommes dans cette cynique situation où il serait autant dangereux de sortir de la monnaie unique que d’y rester. Ainsi est la réalité de la monnaie unique. L’idée d’une solution médiane existe par la transformation de la monnaie unique en monnaie commune. Les Etats retrouveraient leur monnaie pour le commerce intérieur et l’Euro serait utilisé pour le commerce extérieur.
Alors, que faire ? Se croiser les bras et attendre ?
Certainement pas. Il faut se préparer aux scénarios possibles.
1 - Attendre la prévisible implosion de la monnaie unique et anticiper la sortie 
2 - Se préparer au maintien de l’euro
 
Exiger un référendum
Vous aurez certainement remarqué que depuis que l’Union vacille, les commentaires entourant les sommets européens sont toujours les mêmes.
« La crise n’est que la conséquence d’une insuffisance d’Europe. La solution passe par la mise en place d’un gouvernement économique de l’Union Européenne »
En clair, les Etats doivent abandonner leur souveraineté économique et admettre la rigueur pour leurs peuples, seules issues pour affronter la crise.
Cette orientation n’est pas mineure.
Après l’abandon de la souveraineté monétaire, voilà qu’il faudrait abandonner la souveraineté économique.
Il n’est pas envisageable qu’un tel choix relève de la seule décision de quelques hauts personnages réunis en conclave à Bruxelles.
Dans une telle hypothèse, les citoyens doivent exiger l’organisation d’un référendum. La question de l’abandon par l’Etat de sa souveraineté économique serait clairement posée ainsi que les conditions de cet abandon.
Seraient alors posées deux questions majeures et indissociables de la gouvernance économique européenne :
- La préférence européenne
- L’harmonisation sociale européenne.
 
La préférence européenne
Pour les néolibéraux, ardents défenseurs du fédéralisme européen, la préférence européenne est un « gros mot » Ils considèrent qu’il s’agit d’un repli sur soi et par conséquent d’un rejet de l’autre.
Bien évidemment, toutes ces arguties, toutes ces allégations sont mensongères et n’ont aucune crédibilité.
La question n’est pas de bunkériser l’économie européenne, mais simplement d’imposer des clauses sociales et environnementales aux pays et aux entreprises transnationales, qui exportent des produits manufacturés dans des conditions humainement indignes :
- non respect des normes du Bureau International du Travail (interdiction du travail des enfants – droit de libre association des salariés)
- viol permanent des règles de protection de l’environnement (non respect du protocole de Kyoto)
Cette pratique économique qui s’apparente davantage à l’anarchie destructrice qu’à la saine concurrence n’est plus tenable.
Il n’est plus tolérable de constater l’importation massive de produits manufacturés que jadis nous produisions aisément sur notre sol.
A titre d’exemple, de quelle rationalité parle t’on quand au port du Havre sont débarquées des automobiles coréennes fabriquées en Asie, remontant la Seine et passant devant un site de fabrication de voitures françaises qui ne cesse de réduire son activité, jette des dizaines et des centaines de salariés au chômage et fait peser la menace de fermeture de ce site de production ?
De quelle rationalité parle t’on quand sur les océans circulent d’immenses navires commerciaux porte-conteneurs, dont l’un des plus monstrueux transporte, en une seule fois, la valeur annuelle des exportations du Mali ?
Cette démesure n’a qu’une origine, une différence de coût de fabrication des produits manufacturés de 1 à 10 et même de 1 à 15 et pour certains pays de l’Asie beaucoup plus encore.
Les citoyens organisés doivent imposer aux élus (es) et futurs élus (es), se réclamant du camp progressiste, des choix politiques remettant en cause ces aberrations.
Pourquoi serions-nous commercialement plus crédules que les chinois et les américains du nord ?
Dès 2009, l’empire du milieu décida de favoriser « l’innovation indigène » Les candidats aux marchés publics doivent produire une accréditation certifiant qu’ils ont recouru à des technologies chinoises dans six secteurs allant de l’informatique aux télécoms et à l’énergie (source : livre Arnaud Montebourg « Votez pour la démondialisation » !)
L’attitude des Etats-Unis d’Amérique n’est pas différente. Par Buy Américan Act ils empêchent toute entreprise qui n’est pas installée aux Etats-Unis et n’emploie pas des Américains, de se porter candidat à des marchés d’institutions publiques américaines. Cette loi oblige même les entreprises bénéficiant d’aides publiques à privilégier les fournisseurs américains (source : livre Arnaud Montebourg « Votez pour la démondialisation » !)
Il n’y a donc aucun scrupule à revendiquer la préférence européenne. Notre mission est donc d’en convaincre les élus et les candidats se déclarant de gauche. C’est pour eux une question de courage politique.
Ce serait d’ailleurs faire preuve d’anticipation, car l’avenir de l’économie mondiale est de tendre vers l’autosuffisance continentale (ce thème sera traité ultérieurement)
 
Harmonisation sociale européenne
Dès l’origine, la construction européenne s’est affranchie de la question sociale. Déjà le Traité de Rome portait les germes de cette tare.
En 1986, l’arrivée de l’Acte unique européen a mis en concurrence des modèles économiques très différents. De ce fait, le dumping social est devenu la clé de la concurrence libre et non faussée.
A titre d’exemple, en 2007, quelques mois avant le début de la grande crise, le salaire brut annuel moyen au Portugal était inférieur de moitié au salaire brut annuel moyen de l’Union Européenne des 25 (15196 € au Portugal contre 29427 € pour l’UE des 25)
Autant dire que le rattrapage (à supposer que l’objectif politique fut celui-là !!) n’est pas prêt de se réaliser.
Cette situation s’est aggravée en 2004 avec l’entrée des pays de l’Est et du Nord de l’Europe dont le décalage social et salarial est encore plus important. Le salaire brut annuel moyen étant en Bulgarie de 1784 €, en Slovaquie de 5706 € et en Hongrie de 7100 €.
La question n’est pas de stigmatiser ces peuples dont la plupart ont connu les affres de la dictature pendant plusieurs décennies, mais au contraire de les intégrer au sens large du terme en permettant à leur système social de se hisser au niveau des meilleurs de l’Union Européenne.
Il faut prendre conscience que la tâche est d’ampleur car les orientations politiques prises depuis plus de trente ans vont toutes dans le sens inverse, tassement du pouvoir d’achat, régression des droits sociaux.
Il faut mettre en place un système qui a des effets immédiats pour les salariés en laissant aux Etats la possibilité de se réformer progressivement sauf pour la mise en place d’un socle social minimal instituant un code du travail européen qui est impérative et urgente.
 La constitution de conventions collectives européennes de branches doit être prise en charge par les organisations de salariés et les structures patronales. L’objectif doit être de s’aligner sur les conventions les plus avantageuses pour les travailleurs.
Conscient que toutes les économies ne pourront rapidement s’aligner sur les plus hauts repères et pour éviter que des négociations s’éternisent, un système de compensation des prix doit être mis en place.
Celui-ci rendra caduque le dumping social.
La budgétisation de ce système est réalisable par le fait qu’il ne sera pas plus onéreux que les aides européennes à l’agriculture mais contrairement à celles-ci, le système de compensation par branche n’aura pas pour effet de fausser la concurrence, mais au contraire d’organiser une concurrence saine et équilibrée. La compensation diminuerait au fur et à mesure que les paliers de négociation évolueraient. Le système de compensation disparaîtrait dès que l’accord de branche serait contractualisé au plan européen.
Ceux qui s’opposent à une harmonisation européenne sont les oligarques et leurs complices, ceux dont le dumping social sert leurs intérêts. Mais, les peuples, eux, sont demandeurs puisqu’ils sont majoritaires à refuser l’actuel fonctionnement de l’Union, rejet du Traité Constitutionnel Européen (référendum de 2005) Leur abstention lors des votes au Parlement Européen en est une preuve supplémentaire.
Quant à l’argument des opposants au progrès social en Europe selon lequel on ne peut rien faire seul, la réponse est évidente. Il suffirait de rassembler les forces et les courants des pays de l’Union porteurs de progrès social et agir en conséquence pour organiser une coalition (elle existe déjà au Parlement européen)