Lettre ouverte
au Conseiller Général de Bernay-Est,
Lionel Prévost
M le Conseiller Général,
A l’égal de l’ensemble des habitants du canton de Bernay-Est, j’ai reçu dans ma boîte à lettres votre guide cantonal 2014 « Bernay-Est »
J’y ai trouvé quelques informations intéressantes même si plusieurs sont redondantes avec les documents de la ville de Bernay.
Mais les raisons du présent courriel sont ailleurs.
En temps que défenseur des valeurs de la République laïque et sociale, je suis atterré de trouver dans un document public conçu et distribué par un élu socialiste un encart publicitaire ventant les mérites de l’école privée de confession catholique.
Auriez-vous eu la même attitude si dans le canton de Bernay-Est une école musulmane vous avait sollicité pour figurer dans votre guide ?
Une fois de plus nous constatons la confirmation de votre abandon des valeurs de laïcité de l’Etat et donc de l’école car ce n’est pas la première fois que vous transgressez l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 dite de Séparation des Eglises et de l’Etat « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte »
Dans un article publié par l’Eveil Normand, le 8/10/2008, en réponse au Maire de Bernay qui reprochait au Conseil Général d’exclure de son action les deux tiers des communes, vous précisiez « … Qui finance la restauration de nos clochers et des objets cultuels de nos petites Eglises … » ?
En 2010, vous n’aviez pas hésité à assister à une cérémonie religieuse au côté d’un homme d’église, lors du retour de réparation d’une cloche avant que celle-ci ne fut réinstallée dans le clocher de l’église de Fontaine l’Abbé.
La même année, vous étiez présent aux côtés des élus de droite et d’un ecclésiastique pour l’installation d’un calvaire dans la commune de Plainville.
M le Conseiller Général, que faites-vous de l’héritage laïc laissé, entre autres, par Jaurès ?
Jaurès que votre parti a tenté d’honorer en commémorant le 100ième anniversaire de son assassinat en juillet dernier.
Votre attitude transgressive de la laïcité n’a rien à envier à celle de Nicolas Sarkozy et de son fumeux discours du Latran en 2007, et de celle de François Fillon qui, en tant que Premier ministre, patronna avec le cardinal Vingt-Trois les journées du monde de la retraite en septembre 2008 à Lourdes.
Mais peut-être tentez-vous d’accompagner dans sa démarche mystique Manuel Valls qui, comme hôte de Matignon, assista au Vatican à la canonisation de deux Papes en avril dernier ?
Plus grand-chose ne vous sépare des élus de droite.
Par ailleurs, j’ai cherché désespérément un message de votre part sur l’avenir de la Gendarmerie de Serquigny, hélas, je n’y ai rien trouvé.
Peut-être que votre guide a été imprimé avant la décision ministérielle, mais dans ce cas un encart précisant votre action sur ce dossier aurait été utile.
La défense du service public ne serait-elle plus, pour vous, une préoccupation majeure ?
M le Conseiller Général, qu’il nous soit permis de nous interroger sur votre philosophie en la matière. Désormais, privilégieriez-vous les principes de charité chrétienne aux valeurs de solidarité républicaine ?
Vos croyances personnelles ne nous regardent pas mais comme élu de la République, vous n’avez pas à en faire état dans l’exercice de votre mandat.
Votre devoir est de respecter la loi.
Veuillez accepter, M le Conseiller Général, mes meilleures salutations républicaines.