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Pourquoi la consommation recule ?



Dans sa livrée du 23 janvier, Paris-Normandie présente un dossier sur la situation du commerce qui donne des signes de faiblesse.
Le quotidien régional profite de la publication d’un rapport du Sénateur Bourdin traitant plus spécifiquement le e-commerce.
Je livre, succinctement, mes premières réflexions.
Faut-il s’étonner du ralentissement de l’activité du commerce en général ?
Celui-ci est très directement lié au pouvoir d’achat qui ne cesse de s’appauvrir. Depuis plusieurs années les augmentations de salaire sont de plus en plus rares et le chômage croissant.
Les statistiques révèlent que plus de 8 millions de personnes sont classées travailleurs pauvres, dont le revenu n’excède pas 800 € par mois.
Même les retraités qui, il y a quelques années, étaient considérés comme des consommateurs captifs, souffrent d’insuffisance de pouvoir d’achat.
Je considère que la fréquentation en expansion des épiceries sociales est l’interface du commerce ordinaire en difficulté. L’appel au secours des banques alimentaires est une corrélation de cette paupérisation de la société.
Le cycle des consommateurs qui se trouvent dans cette situation est connu.
Tout d’abord, c’est la chasse aux produits soldés, puis à ceux en limite de conservation, enfin le recours aux magasins discount.
Constatant que les prix entre les hypermarchés et les discounts se rapprochent, les consommateurs à la recherche de prix bas semblent se tourner vers le e-commerce.
Si le e-commerce est la forme nouvelle de la vente par correspondance, il n’y a pas péril. Mais il faut craindre que ce choix ne soit pas seulement dicté par la volonté de bénéficier des évolutions technologiques.
Cette forme de commerce ne comporte pas que des avantages. Elle est impersonnelle et réduit les relations humaines.
Cette course aux prix induit une réduction massive de la masse salariale. La suppression des emplois de caissières remplacées par des automates procède de cet objectif.
Quant à l’argument du Sénateur Bourdin selon lequel le e-commerce développerait des services-relai dans les bourgs, je ne constate pas ce fait, bien au contraire.
A Evreux, par exemple, le relai d’une grande société de V.P.C., dont le siège se trouve dans le nord, a fermé voici quelques temps.
Je crois savoir qu’à Rouen le relai de cette même société vient de tirer le rideau.
Avec les plans de rigueur qui se succèdent, le chômage qui explose, les menaces d’une augmentation de la TVA, le commerce risque de ne pas être florissant pour les mois à venir et peut-être même pour les années à venir.
 
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