A la surprise générale, l’Agence Régionale de Santé a démis de ses fonctions la Directrice du Centre Hospitalier de Bernay.
Un déficit de 1,4 million d’€ serait à l’origine de cette éviction. Ce « licenciement » est assez curieux car le centre hospitalier bernayen n’est pas le seul dans cette situation.
L’origine des déficits de nombreux hôpitaux français provient essentiellement de la tarification à l’activité et de la loi Hôpital Santé Territoires du 29 juillet 2009 de Mme Bachelot.
Cette loi décriée par nombre de professionnels concernés ambitionnait de gérer l’hôpital public comme une entreprise privée !
Non seulement l’objectif n’est pas atteint, mais les déficits s’aggravent et paradoxalement les équipes hospitalières se plaignent d’une insuffisance cruciale de moyens.
Il ne m’appartient pas de juger de l’éviction de cette Directrice. Pour se prononcer il faut détenir tous les éléments. Je livre simplement quelques réflexions concernant l’attitude des élus qui se sont exprimés dans la presse locale.
Curieusement, le Président du Conseil de Surveillance de l’hôpital de Bernay, le Maire Nouveau Centre de la ville, Hervé Maurey, indique qu’il n’était pas informé de ce déficit.
Heureusement qu’il est le président du Conseil de Surveillance !!!
De son côté, le Conseiller Général socialiste, Lionel Prévost, membre du Conseil de Surveillance, y va de son soutien à l’hôpital bernayen. Pouvait-il en être autrement ?
De plus, il ne dit pas un mot sur la tarification à l’activité et pas davantage sur la loi HPST, pourtant critiquée en 2009 par l’opposition parlementaire au moment de sa discussion à l’Assemblée Nationale.
Et donc pas un mot sur les lois promulguées par l’UMP et le NC concernant la gouvernance de l’hôpital public !!!
On pourrait penser que Lionel Prévost a oublié de préciser sa pensée, mais hélas, cet « oubli » est conforme aux propos tenus par la Ministre de la Santé sur France Inter dans la matinale du 6 février 2013.
A la question d’une auditrice « Allez-vous supprimer le principe du paiement à l’activité ? », la Ministre a répondu qu’elle attendait les conclusions d’un rapport mais que, de toute façon, il n’était pas de sa volonté de supprimer ce mode de gestion.
Ainsi, il faut bien se rendre à l’évidence, au cas particulier, le Nouveau Centre et le Parti Socialiste partagent la même conception en matière de gouvernance de l’hôpital public.
Vous avez dit changement ?