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Municipales à Bernay : la politique n'est pas un jeu !



Personne n’a oublié la rigueur morale de Pierre Mendès France dans son engagement politique.
Lors de son investiture à la Présidence du Conseil en juin 1954, il avait rejeté le soutien des communistes et refusé leurs voix à la Chambre des Députés.
Aujourd’hui, nous sommes loin, très loin, de cette éthique.
Rappelons-nous qu’en juin 2014, Joël Bourdin (UMP) avait été réélu Président des Maires et élus de l’Eure, contre l’avis de son camp (un autre candidat portait les couleurs de l’UMP), mais il avait reçu le soutien appuyé des socialistes !!!
L’immense majorité de nos politiques, qu’il serait plus juste de qualifier de « politicards » organisent des jeux pour leur seul plaisir.
Pour nous faire croire à la démocratie, à échéances régulières ils invitent le peuple à intervenir.
Ce qui vient de se dérouler à Bernay illustre parfaitement ces facéties.
Inutile de revenir en détails sur les causes qui ont conduit les bernayennes et les bernayens à devoir retourner aux urnes pour remettre sur pied un conseil municipal (voir article du 16/03/2016 « Le Maire de Bernay tombe de l’échelle »)
C’est le résultat qui mérite quelques commentaires.
Les électeurs ont tranché…., enfin au deuxième tour, 54,58 % des inscrits se sont exprimés.
Ceux qui fomentaient une révolution de palais préalablement à la démission, pour cumul de mandats, d’Hervé Maurey au poste de Maire de la ville et de Président de la communauté de communes de Bernay et de ses environs, se retrouvent majoritaires avec 40,17 % des voix et 24 conseillers contre 35,11 % pour la liste Marie-Lyne Vagner et 5 conseillers.
Les socialistes en tenue de camouflage (divers gauche) sont réduits à 13,92 % et 2 élus.
Seule la liste « L’humain d’abord » progresse et s’affranchit du fameux plafond de verre du score à deux chiffres, pour réaliser 10,79% maintenant sa présence au conseil municipal et faisant son entrée au conseil intercommunal.
Mais, au-delà des chiffres, il est important de relever quelques éléments forts de ce scrutin.
Une fois de plus, les socialistes ont fait l’impasse sur l’éthique politique.
Sur leur liste figuraient deux élus de mars 2014, démissionnaires depuis, l’une en juin 2015, l’autre Vincent Mesnildrey en janvier 2016.
En concourant de nouveau, que pouvaient-ils attendre ? Devenir majoritaires !
Imaginer cela aurait été la preuve d’une bien pauvre analyse politique.
En se situant deuxième sur la liste, Mesnildrey s’exposait à se retrouver face à celles et à ceux à qui il reprochait, il y a encore peu de temps, leur immobilisme et bien d’autres maux encore.
Réélu de peu, puisque la liste « J’aime Bernay » n’a obtenu que deux sièges, le démissionnaire de janvier 2016 re-candidat pour les scrutins des 22 et 29 mai, re-démissionna le 30 mai au soir !!!
Non, M Mesnildrey, la politique n’est pas un jeu pour adultes gâtés.
On s’étonnera après de telles désinvoltures de voir le peuple s’éloigner de la politique !
L’autre élément de ce scrutin c’est la liste de Marie-Lyne Vagner « Bernay, notre ville »
Contrairement à ce qu’annonçaient les leaders de cette liste, celle-ci n’était pas asexuée politiquement.
Francis Viez, l’éphémère Président de la communauté de communes de Bernay et ses environs, avait été élu par ses pairs « Les Républicains » pour le secteur de Bernay-Pont-Audemer, en janvier dernier. Il était qualifié de « fidèle de Bruno Le Maire »
Quant à Marie-Lyne Vagner, en 2014, plusieurs journaux l’estampillaient UMP. Cela ne pouvait se faire qu’avec l’aval de la candidate.
De ce fait, ne tombons pas dans le piège, entre le groupe Bonamy et le groupe Vagner, il ne s’agit que d’une guéguerre fratricide, une guerre d’égo, mais nullement d’une guerre idéologique.
L’orientation politique de ces deux groupes est très proche, pour ne pas dire identique, car au département toute cette droite, bonapartiste et orléaniste, s’entend pour par exemple « fliquer » les affiliés au RSA considérant qu’un nombre important d’entre eux sont des tricheurs.
Dans les mois qui viennent, les candidats de ces deux listes se retrouveront, à n’en pas douter, unis pour soutenir le candidat de la droite à la présidentielle !
 
 
En conclusion, les bernayennes et les bernayens, victimes des politiques néolibérales imposées hier par Sarkozy, aujourd’hui par Hollande, n’auront qu’un porte-parole au conseil municipal et au conseil communautaire, Pascal Ditsch.