Pour le député Morin, la préparation des élections régionales n’aura pas été de tout repos.
Sa candidature en tête de liste n’a pas été du goût de tout le monde. Les réticences ne sont pas venues que de l’UMP.
A l’UDI, la maison mère des centristes, Morin donne également de l’allergie.
Côté UMP devenue LR (Les Républicains), dès l’origine la députée de Seine-Maritime, Françoise Guégot, a disputé le leadership au maire d’Epaignes.
Mais le package politico-électoral ficelé par le ténor UMP de l’Eure, Bruno Le Maire, et l’ancien Ministre de la Défense, Hervé Morin, a mis fin à l’ambition de la seinomarine.
La règle du jeu était ainsi définie,
- à LR le département de l’Eure avec le soutien de l’UDI (ou du Nouveau Centre, on ne sait plus ?)
- à l’UDI, la région Normandie avec le concours de l’UMP.
Ce package ne pouvait que réussir car le grand chef de l’UMP, Sarkozy, avait depuis longtemps donné son aval à Hervé Morin. Peut-être avec quelques arrière-pensées sur 2017, qui sait ?
Cependant, cela ne peut pas occulter quelques déclarations contraires comme celle du Maire LR du Havre « Dans notre pays, la droite ne gagne jamais sans le centre. On peut le déplorer, mais c’est un fait » !
Ou de celle de l’ancien maire UMP de Bénarville (Seine-Maritime) Philippe Clément-Grandcourt qui, en juin dernier, s’offusquait publiquement qu’à l’issue des élections départementales de mars, 3 départements normands sur 5 sont dirigés par l’UDI soit 68 % de la population normande et qu’en matière de masse budgétaire les LR (Eure et Manche) sont réduits à la portion congrue de 32 % du total normand.
Mais comme le disait Voltaire : « Gardez-moi de mes amis, quant à mes ennemis, je m’en charge »
Car du côté des amis, la rébellion est devenue publique. Quelques cadavres sortent du placard.
On se rappelle que le remplacement de Jean-Louis Borloo à la tête de l’UDI s’était effectué à couteaux tirés.
Morin accusant l’élu Jean-Christophe Lagarde, député-maire de Drancy, d’avoir tripatouillé les fichiers électoraux, notamment dans son département.
Alors naturellement, aujourd’hui, la vase remonte à la surface.
Le premier à faire les frais de cette affaire est le vernonnais Amor Louhichi, leader centriste de ce secteur de l’Eure et secrétaire national de l’UDI.
Celui-ci n’a pas été retenu par Morin pour figurer sur la liste régionale. Il paie ainsi son soutien à Lagarde.
N’appréciant pas cette mise à l’écart, il a saisi la Commission Nationale d’arbitrage et de transparence de son parti et déclaré que si nécessaire il saisirait le Tribunal Administratif.
Mais l’éconduit va plus loin en précisant que si les choses n’évoluent pas favorablement, lui et plusieurs de ses amis ne voteront pas pour la liste Morin !!!
Bonjour l’ambiance.
Cela augure mal d’une équipe soudée pour gérer la Région.
Face à cette cacophonie, le LR a pris ses précautions. Selon la presse ébroïcienne, la liste ne serait composée que de 30 % de centristes.
La générosité et la confiance ont leurs limites. La tête de liste à Morin, OK, mais sous tutelle du LR !
Il est probable que cela ne choque pas le maire d’Epaignes puisque, de 2007 à 2010, il a été le faire- valoir de Nicolas Sarkozy au Ministère de la Défense ? Ce n’est qu’une question d’habitude.
La méfiance du LR paraît nécessaire car d’autres foyers d’instabilité pourraient survenir.
A Bernay, l’abandon du poste de maire par Hervé Maurey pourrait rendre délétère l’ambiance du conseil municipal où, semble t’il, déjà les jeunes loups de l’UDI et de LR mènent une guerre de tranchées.
Et puis, on ne peut oublier, qu’à quelques kilomètres de Bernay, le binôme UDI remplaçant dans le canton de Bernay, le maire de Beaumesnil et la maire du Noyer en Ouche ont pris des positions diamétralement opposées sur le projet de commune nouvelle de la 3CB !
Pas très rassurant pour prétendre gérer une Région
de 3.300.000 habitants et assurer l’efficience des services
dans le cadre d’une fusion de deux anciennes régions !!!