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Mme Merkel n'aime pas les pauvres



A
u cours des quinze dernières années, les dirigeants politiques d’outre-rhin, SPD/CDU confondus, n’ont pas hésité à durcir les conditions de vie et de travail du peuple allemand pour assurer la prédominance de l’Allemagne sur la politique de l’Union Européenne.
A titre d’exemple, le taux horaire des salaires, dans le secteur des services, dépasse rarement 5 euros !!!
Comparativement, en France, le SMIC horaire est de 9, 43 euros.
En Allemagne, cette austérité sociale a fait exploser la pauvreté, pour atteindre près de 16 % de la population totale. En France elle est de 14 %.
Cette politique réactionnaire est préjudiciable à la solidarité européenne.
Personne ne doute que les dirigeants allemands, qu’ils soient de la droite classique ou sociaux démocrates, ont accepté la poursuite de la construction européenne et la monnaie unique, à la condition expresse qu’ils en soient les maîtres, directement ou en sous-main.
Nous sommes là au cœur du principe néolibéral : louanges aux dominants, haro sur les dominés.
Les tares de cet ignoble système ont fait, depuis 2008, d’incommensurables dégâts sociaux et humains.
Au cours des années 2000, des pays, membres de l’Union Européenne, se sont lancés à corps perdu dans cette politique néolibérale, réduction massive d’impôts (surtout pour les plus riches) et économie spéculative, dans l’immobilier par exemple.
A cette époque, les pays qui se livraient à ce jeu dangereux recevaient les félicitations de la commission européenne et des dirigeants allemands, entre autres.
L’Espagne, pour sa politique immobilière, était citée en exemple.
Et puis, patatras, ce qui devait arriver arriva.
En 2008, les bulles spéculatives créées par ces marchés de dupe explosèrent comme de vulgaires bulles de savon.
A l’image de ce qui se passait aux Etats-Unis, en Europe le système bancaire se fragilisa. Plusieurs pays frisèrent et frisent toujours la banqueroute.
Face à de telles circonstances, la logique européenne aurait dû être la solidarité.
Tel ne fut pas le cas.
Sous l’intransigeante impulsion de Mme Merkel, le maître mot fut « austérité générale pour les peuples des pays mauvais élèves européens »
Le résultat est catastrophique.
Les salariés grecs, espagnols, portugais, italiens, entre autres, sont les principales victimes de cette politique absurde, suicidaire et dangereuse.
C’est dans ce contexte que  Mme Merkel,  persuadée d’avoir raison,  affronte actuellement des élections législatives dans son pays, dont le scrutin est prévu pour le 22 septembre prochain.
Si l’on en croit les médias, elle ne semble pas menacée, son concurrent SPD étant largement devancé. Elle n’atteindrait pas pour autant la majorité absolue et serait donc confrontée à une alliance pour gouverner.
Par ailleurs, l’abstention prévisible pourrait atteindre des records.
Ainsi, pour inverser cette tendance, la dame de fer « teutonne » n’hésite pas à utiliser la corde nationaliste en déclarant « La Grèce n’aurait jamais dû être admise dans la zone euro »
Mme Merkel serait-elle devenue « grécophobe » ?
Si ses intérêts politiques internes ne s’arrangent pas, osera t’elle déclarer que l’Espagne, le Portugal, l’Italie, et pourquoi pas la France, n’auraient jamais dus être admis au sein de l’Union Européenne ?
Il est exclu d’associer le peuple allemand à ces dérives nationalistes, ces critiques s’adressent directement, et uniquement, aux élites dirigeantes.
Mais où sont, et surtout que pensent, nos zélés donneurs de leçons qualifiés de politologues, de sociologues, d’économistes et autres Présidents de Fondation, des déclarations de la Chancelière ?
Curieux silence de ceux qui n’hésitent pas à qualifier de germanophobes les discours stigmatisant l’orthodoxie libérale en matière économique, budgétaire et financière de Mme Merkel !
Avec de tels propos, Mme Merkel n’attise t’elle pas le rejet  allemand qui couve en Grèce, mais pas seulement ?
Est-ce de cette manière que l’on défend la paix ?
 
 
Mesdames et Messieurs les donneurs de leçons, interrogez-vous.
La phobie est du côté de celles et ceux qui demandent aux dirigeants allemands de penser collectif et solidarité européenne, ou du côté de celles et ceux qui humilient les peuples en imposant de véritables purges économiques et sociales et qui, en fin de course, déclarent des sentiments de rejet à des peuples déjà stigmatisés ?