La préparation de l’exercice budgétaire 2013 est la première depuis 2002 où le budget de l’Etat, comme celui du département, seront votés par la même majorité, celle issue du parti socialiste.
Ainsi, la nature des débats s’inverse.
Pour la majorité départementale, se défouler sur la politique gouvernementale n’est plus possible.
Par contre, pour l’opposition, les chaînes sont brisées, haro toute sur le tandem Hollande – Ayrault.
Hélas, cela ne fait pas une politique crédible.
Les préparatifs du budget 2013 (séance du 29 octobre) donnent à penser ce que seront les débats pour établir celui-ci.
Tout d’abord, il faut relever l’autosatisfaction du Président Destans qui a reçu une note positive d’une agence américaine concernant la gestion financière de la collectivité départementale.
Si les Euroises et les Eurois doivent se féliciter d’une gestion financière saine du département, il faut toutefois s’interroger sur le fait qu’une majorité qualifiée de gauche accepte, sans broncher, d’être jugée par une entreprise privée qui ne dispose d’aucune légitimité publique et démocratique.
Dans une République digne de ce nom, ce sont les Chambres Régionales (émanations de la Cour des Comptes) qui étudient les exercices comptables et présentent des bilans, et c’est le peuple qui, démocratiquement, porte un jugement sur le mandat financier et politique octroyé aux élus en place.
Confier l’orientation de l’intérêt général à des entreprises privées est un non-sens. D’ailleurs faut-il rappeler qu’en 2008, la veille de sa faillite, Lehman Brothers était noté AAA ? Je ne fais pas de relation entre le CG27 et cette banque, je précise simplement que le crédit de ces agences mérite de la méfiance, pour le moins.
Quant à l’opposition départementale, le moins que l’on puisse dire, c’est que son crédit politique glisse dangereusement vers celui d’un raton laveur.
Dans sa livraison du 30 octobre, Paris-Normandie rend public un extrait de l’intervention du porte-parole de l’UMP Jean-Paul Legendre, prononcée lors de l’assemblée plénière du 29 octobre.
L’élu s’interroge sur les effets collatéraux dus à la constitution de Pôles Métropolitains. Il déclara « Que restera-t-il de notre Département quand se seront constituées les métropoles qui naissent à notre périphérie emportant chacune une portion de notre territoire départemental ? »
Cette déclaration serait de bon sens si la volonté de mise en place de Pôles Métropolitains n’émanait pas de l’ancienne majorité parlementaire, appuyée par M Legendre et Eure-Avenir.
En effet, tout ceci figure en bonne place dans la loi du 16 décembre 2010 dite Réforme des Collectivités Territoriales initiée par l’ancien président Sarkozy et sa majorité UMP et NC.
M Legendre et Eure-Avenir auraient-ils oublié que les deux Pôles Métropolitains, qui menacent l’intégrité de notre département, sont celui de Rouen impulsé par Laurent Fabius, mais aussi, celui du Havre dont l’origine remonte à plusieurs années où Antoine Rufenacht (UMP) ambitionnait d’unifier les territoires autour de l’estuaire de la Seine, du Havre à Honfleur en passant par Pont-Audemer et Beuzeville ?
En se comportant ainsi, M Legendre et Eure-Avenir plongent dans les bas fonds de la politique politicienne. Faut-il s’en étonner ?
Or, dans cette difficile période économique et sociale, la France et donc le département de l’Eure ont besoin de crédibilité politique, pas de politique de gribouille.
Le dossier des Pôles Métropolitains a été traité sur ce site en date du 9 mars 2012
« De la Normandie à la Fabiusie »