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eux qui refusent encore de croire que l’Union Européenne est dirigée par une oligarchie décomplexée finiront peut-être par admettre cette cruelle vérité.
Les fonctions stratégiques sont partagées par des copains qui passent d’un poste à l’autre grâce à un mercato politique autogéré.
Citons quelques exemples qui illustrent l’organisation d’une chasse gardée ultralibérale malicieusement organisée pour préserver des intérêts privés.
Jean-Claude Juncker fut Premier ministre luxembourgeois pendant 18 années, il présida l’Eurogroupe de 2005 à 2013 et fut désigné par ses pairs Président de la commission européenne en novembre 2014.
A cela il faut ajouter la fonction de Gouverneur de la Banque Mondiale de 1989 à 1995, Gouverneur du FMI et de la BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement)
En juillet 2013, il annonce la démission de son gouvernement après les révélations de l’organisation d’une vaste entreprise de fichage illégal de milliers de citoyens luxembourgeois.
Quelques mois plus tard, il est également accusé d’être à l’origine d’une vaste organisation d’exil fiscal de plus de 1000 entreprises.
Cela n’empêche pas ce carriériste politicien, partisan de l’austérité sociale, de donner des leçons de morale politique à Aléxis Tsipras.
Après l’orthodoxie financière appliquée avec cynisme par Jean-Claude Trichet, l’arrivée de Mario Draghi à la tête de la BCE confirme l’organisation oligarchique de la politique européenne.
Cet italien a sévi à la Banque Mondiale avant de devenir Directeur du Trésor Italien. Il est nommé à la tête de la Banque d’Italie en 2005 et accède au conseil des Gouverneurs de la BCE.
Entre 2002 et 2005, Mario Draghi est Vice-président international chargé de l’Europe chez Goldman Sachs.
Entre 2002 et 2005, Mario Draghi est Vice-président international chargé de l’Europe chez Goldman Sachs.
Ainsi, la passerelle entre secteur public (gestion de l’intérêt général) et entreprise privée (faire toujours plus de bénéfices) est clairement installée.
Selon plusieurs économistes, Mario Draghi aurait sciemment caché des failles économiques et financières qui aujourd’hui font que la Grèce est dans la situation que l’on connaît.
Cela n’empêchera nullement Mario Draghi d’accéder à la Présidence de la Banque Centrale Européenne en novembre 2011.
La liste des copains européistes serait trop longue à développer, mais les quelques exemples à citer ne peuvent exclure le français Pierre Moscovici.
L’ancien député du Doubs n’a rien à envier à ses copains Juncker, Draghi et consorts.
La carrière politique de cet énarque ne s’est jamais éloignée des influences européistes.
Il fut député européen de juin 1994 à juin 1997 et Ministre des affaires européennes de 1997 à 2002.
Battu aux législatives de 2002, il est réélu député européen en 2004 et démissionne en 2007.
En 2012, il devient Ministre de l’Economie et des Finances du Gouvernement Ayrault, mais ne fait pas mystère d’intégrer la commission européenne le plus tôt possible.
Ce sera chose faite en novembre 2014. Il est nommé Commissaire européen eux affaires économiques et financières, à la fiscalité et à l’union douanière.
Cela l’autorise, bien évidemment, à donner des leçons au gouvernement français qui, selon lui, tarde à faire des réformes !
Si la motivation politique pour le développement d’une Europe néolibérale est certainement l’un des moteurs de ces oligarques, elle ne doit pas être la seule.
A l’occasion du départ du flamboyant Herman Van Rompuy – Président du Conseil Européen – nous avons appris la réalité salariale de celles et ceux qui mènent une guerre impitoyable aux peuples européens en matière de salaires, de retraites et de droits sociaux.
Ainsi, depuis son départ à la retraite (fin 2014) Van Rompuy perçoit chaque mois 9.722 € nets d’impôts et de cotisations sociales et cela durera trois ans.
En activité sont salaire brut mensuel était de 25.500 €
A l’issue des trois ans, sa pension de Président du Conseil européen sera de 4.700 € nets par mois.
Il faut ajouter à cela sa pension de parlementaire belge puisqu’il est âgé de 67 ans.
Ce régime n’est pas exclusif pour Van Rompuy, mais le régime attribué à tous les dirigeants des institutions communautaires – président de commission – commissaires – juges et avocats généraux de la Cour de Justice Européenne, membres de la Cour des Comptes ....
Une telle carotte motive pour se retrouver au milieu de cette caste de privilégiés, y compris pour faire endurer la pire austérité sociale aux peuples, à l’exemple de la Grèce.