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Dominique Seux, en flagrant délit !



Directeur délégué à la rédaction des « Echos », Dominique Seux assure et assume un message néolibéral tous les jours sur France Inter à 7H20.
A 8H19, son alter-égo européiste, et donc lui aussi néolibéral, Bernard Guetta monte en chaire pour prononcer son sermon fédéraliste.
Ces deux théoriciens du néolibéralisme officient sur une radio dite de service public et le grand ordonnateur dudit 7/9 est Patrick Cohen.
Dans une société où la libre expression est une valeur cardinale, l’économie libre et non faussée peut être exposée et développée. Mais quand, faute d’arguments, les grands prêtres de cette pensée utilisent le mensonge et la manipulation d’opinion, nous ne sommes plus en démocratie, mais dans une dictature de la pensée.
Ainsi, le 3 juillet, Dominique Seux indiqua que le Gouvernement d’Aléxis Tsipras comptait dans ses rangs un Ministre du parti « Aube Dorée »
Précisons qu’Aube Dorée est non seulement d’extrême droite mais se réclame ouvertement pro-nazi !
Or, Aube Dorée n’est pas, fort heureusement, membre du  Gouvernement grec et n’appuie pas davantage la majorité gouvernementale dont Syriza est le parti majoritaire.
Le Ministre de la Défense, puisque c’est lui qui est visé, est membre de l’ANEL
L’ANEL est un pari souverainiste clairement classé à droite, une sorte de « Debout la France »
Il s’est créé en 2012 d’une scission de Nouvelle Démocratie (droite classique)
Le principal point d’accord avec Syriza, pour construire une majorité gouvernementale, fut le refus de l’austérité imposée au peuple grec par la troïka.
Il est fort probable que Tsipras aurait préféré se passer de cette alliance, mais il faut faire avec le choix des électeurs.
Alors face à la montée en charge des réseaux sociaux et de quelques journalistes, Seux dû présenter ses excuses et fit son mea-culpa sur France Inter le 6 juillet.
Mais nous ne tomberons pas dans le piège. Comment croire à une simple méconnaissance de la situation politique grecque de cet éditorialiste ?
Seux n’est pas un sot, sa propension à tenter de manipuler l’opinion est connue à l’égal de plusieurs de ses confrères.
D’ailleurs s’il y avait eu une simple erreur d’interprétation, le patron du 7/9, Patrick Cohen, aurait rectifié.
Ce ne fut pas le cas.
La vérité c’est que les valets du néolibéralisme européen ont rejoué, dix ans après, la comédie qu’ils avaient interprété au moment du référendum français sur le TCE en 2005, n’hésitant pas à pratiquer le mensonge.
A l’exemple de Seux, Alain Minc, l’homme qui murmure à l’oreille de Sarkozy, n’a pas, lui non plus, hésité à confondre Aube Dorée et ANEL.
Il s’exprima ainsi sur BFM TV le 2 juillet devant Ruth Elkrief qui n’a pas bronché devant ce mensonge !
Preuve s’il le fallait que cette opération manipulatrice était orchestrée. D’autres « intellectuels » ont joué à faire peur à l’opinion publique, Jacques Attali, Bernard-Henri Lévy, Jean Quatremer, entre autres, prédisant une catastrophe si le « non » l’emportait au référendum du 5 juillet.
Les entreprises sondagières ont, elles aussi, apporté leur contribution.
Gênées aux entournures, sachant vraisemblablement que le « non » allait l’emporter, elles envisageaient une victoire du « oui » ... mais de très peu.
Quelle hypocrisie !
Autre curiosité dans cette affaire.
Quand Syriza l’emporta aux élections du25 janvier 2015, Aléxis Tsipras fut qualifié, y compris par le Parti Socialiste français, d’appartenir à l’extrême gauche.
Or, sur l’échiquier politique les courants d’opinions sont clairement identifiés.
L’extrême gauche se revendique de l’idéologie communiste, mais de la branche trotskiste.
Trotsky était si farouchement opposé à Staline qu’il paya de sa vie cette non-subordination. Il fut assassiné en 1940 sous les ordres de Staline, selon les historiens.
Or, sauf éléments contraires apportés par ces manipulateurs d’opinion, les Seux et consorts, le programme politique de Syriza et les propos de Tsipras ne laissent pas apparaître une volonté d’installer des soviets et d’instaurer une économie dirigée par un Etat tout puissant.
Ces dangereux énergumènes qui ont fait de Wolfgang Schäuble leur gourou devraient mesurer les risques qu’ils font courir à la démocratie et même à la paix en Europe.
S’en prendre aussi frontalement à Syriza et plus particulièrement à Tsipras est humiliant pour les 36,3 % de grecs qui lui ont fait confiance le 25 janvier dernier, amplifiant cette confiance le 5 juillet à la hauteur de 61,3 %
Cette attitude condescendante à l’égard du peuple grec n’est pas nouvelle puisqu’au cours de la campagne des législatives allemandes de septembre 2013, Mme Merkel déclarait « La Grèce n’aurait jamais due être admise dans la zone euro »
Schäuble devrait savoir qu’humilier un peuple est très dangereux.
Schäuble devrait se rappeler que son peuple humilié par les termes du Traité de Versailles de 1919 avait été chauffé à blanc au point de se jeter, quelques années plus tard, dans les bras d’un dictateur conduisant à la seconde guerre mondiale faisant 62 millions de morts.
Cette bande de « réac », car il faut bien les qualifier ainsi, n’a pas été aussi démonstrative quand le 12 mai 2015 à la BBC Emmanuel Macron déclara regretter que la France n’ait pas suivi l’exemple des réformes imposées par Mme Thatcher dans les années 80.
Le Ministre de l’Economie oublie que la « dame de fer » a mis les syndicats à genoux, a laissé mourir de faim l’indépendantiste Bobby Sands et six de ses compagnons et, pour couronner le tout, a hébergé le dictateur Pinochet qui, au cours des 16 années de dictature chilienne, tortura 38.000 personnes et fit 3.200 morts et disparus.
 
Voilà où l’arrogance et l’humiliation conduisent.