« Fidel Castro est mort et alors » est l’un des nombreux tweets circulant le 26 novembre dernier.
Est-ce pour rappeler que tout homme est mortel ou pour indiquer que la disparition d’un dictateur ne peut émouvoir ?
Chacun a son avis, mais en ce samedi de fin novembre on se serait cru revenus au temps de la guerre froide, au temps où communistes et droite et extrême droite se renvoyaient les morts tombés sous la dictature des deux camps.
Ce court papier n’a pas l’intention de décortiquer la vie politique de Castro, des frères Castro et d’analyser le castrisme, mais simplement de donner quelques avis sur cette période dans une île distante d’environ 180 kms de la Floride états-unienne.
Que Fidel Castro fut et reste un guide pour les peuples d’Amérique latine qui, dans les années 60/70, ont dû faire face à l’instauration de dictatures d’extrême droite avec l’appui des Etats-Unis est une réalité. L’envoi de mercenaires états-uniens dans le cadre de l’opération « Condor » dans divers pays d’Amérique latine, a marqué les peuples concernés de manière indélébile.
Que Fidel Castro, après plusieurs années de combat, ait réussi à abattre la dictature mafieuse et sanglante de Fulgensio Batista au pouvoir pendant 26 ans, est une réalité.
Si Fidel Castro, arrivé au pouvoir en 1959 par la manière forte, avait exigé quelques années de pouvoir autoritaire le temps d’instaurer un régime politique démocratique, les pays du monde libre auraient vraisemblablement fait preuve d’indulgence.
Si le « leader Maximo » avait fait des Cubains des citoyens décidant librement de leurs choix économiques et sociaux, Castro aurait été le grand homme politique du 20ième siècle.
Mais hélas, ce n’est pas ce qui s’est produit à Cuba.
Certes, on nous explique que le système de santé cubain est performant, mais au prix de quels sacrifices ?
- Cinquante ans de pouvoir unique et par conséquent liberticide !
- Cinquante ans de presse muselée !
- Cinquante ans d’interdiction de syndicats ouvriers libres !
- Cinquante ans d’emprisonnement de milliers de cubains pour délit d’opinion !
- Cinquante ans d’élimination violente d’opposants, parfois même d’anciens partisans !
Comment peut-on porter aux nues le dirigeant d’un tel système politique ?
Hélas, le constat est sidérant. On a pu constater qu’en France, les vieux réflexes communo-staliniens ne sont pas tous disparus. Le vieux refrain du « bilan globalement positif » entretenu sous perfusion depuis tant d’années, a ouvert un œil en cette fin novembre.
Oser justifier la dictature de Castro au prétexte que les crimes d’Etat du système castriste sont moins nombreux que ceux de la période Pinochet au Chili, est ignoble.
Y aurait-il des crimes d’Etat acceptables et des crimes d’Etat condamnables ?
Et s’il n’y avait qu’à Cuba que communisme et dictature sont étroitement liés, la réflexion serait différente. Hélas, l’histoire montre le contraire.
Dans ces conditions, qu’ont commémoré Jean-Luc Mélenchon et les siens, devant la statue de Simon Bolivar sur le pont Alexandre III à Paris, en ce samedi 26 novembre ?
Le fameux principe « révocatoire d’élu » que porte le leader
de « La France insoumise » n’aurait-il pas sa place à Cuba où le pouvoir
est confisqué depuis cinq décennies par une oligarchie mafieuse ?