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Et pourquoi pas un Routothon ?



Routot est un ancien chef-lieu de canton du département de l’Eure, situé côté rive gauche de la Seine à mi-chemin entre Le Havre et Rouen.
Sa population est de 1400 habitants environ.
Comme pour toutes les collectivités locales, la réduction des aides de l’Etat pose un réel problème de pérennité du fonctionnement républicain des collectivités publiques locales.
La municipalité de Routot et son maire se sont alors lancés dans un appel aux dons, pompeusement appelé « financement participatif » pour la réalisation d’un équipement sportif.
Considérant que ce choix peut être, à terme, dangereux pour nos principes républicains, DPVRS-27 a adressé un courriel au premier magistrat de cette commune.
 
Jean-Louis Ernis                                                                                                    Le 10 août 2016
Animateur DPVRS-27
                                                                                                                  Monsieur le Maire de Routot
 
Monsieur le Maire,
J’ai appris que vous aviez décidé d’organiser un appel aux dons pour financer un équipement sportif dans la commune que vous administrez avec les membres de votre conseil.
En tant qu’animateur du site DPVRS-27, je veux vous faire part de mon avis concernant cette initiative.
Solliciter des dons, pour le petit et le gros entretien de bâtiments cultuels, auprès des adeptes relève d’une logique.
S’agissant d’équipements sportifs, il ne peut en être de même, puisqu’il s’agit d’investissement pour l’intérêt général.
J’ai bien compris que vous agissiez dans le cadre de la loi, cependant la légitimité de ce procédé est contestable car s’affranchissant des valeurs de la République telles que conçues à l’origine, égalité en droit et en devoir des citoyens.
Bien évidemment, la réduction des crédits d’Etat aux collectivités locales pose un réel problème pour l’investissement, mais aussi pour le fonctionnement.
Hélas, la réduction des aides de l’Etat n’est pas fortuite mais purement idéologique.
La dette de la France est une manipulation comptable, imposée par les tenants de la finance spéculative dont la commission européenne est la cheville ouvrière.
Je tiens à votre disposition les éléments confirmant cette thèse.
Un autre facteur, et pas des moindres, est à l’origine de la supposée dette de l’Etat, la fraude fiscale.
Fin 2015, une note confidentielle de Bercy, qui finalement a fuité, révèle que la fraude à la TVA est de 17 milliards d’€ annuellement.
Plusieurs ONG situent la fraude fiscale globale dans une fourchette allant de 60 à 80 milliards d’€ par an, sans que Bercy ne conteste ce chiffre.
Et pour cause, un rapport parlementaire confirme ces chiffres ! Cette fraude est d’autant plus inacceptable que ces sommes astronomiques trouvent refuge dans les paradis fiscaux et donc échappent à l’économie réelle !
Voilà pourquoi l’insuffisance de réaction des élus locaux à l’égard des injonctions de la haute finance, via les gouvernements français, de réduire la dépense publique est dangereuse.
Ces manipulations fiscales, hypocritement nommées « optimisation fiscale » sont à prendre au sérieux car cette délinquance dépasse les frontières de l’hexagone.
On estime à 2.000 milliards d’€ le montant qui échappe annuellement au fisc des Etats de l’Union Européenne.
Même le Fonds Monétaire International s’en inquiète !
C’est le sens de son message du 25 juillet dernier exhortant les pays européens à relancer leurs dépenses publiques pour soutenir la croissance.
Faire appel aux dons pour financer des équipements publics comporte un autre risque, celui d’admettre le fait que les aides de l’Etat ne seraient  plus nécessaires.
L’actuelle opposition gouvernementale indique que si elle devient majoritaire en 2017 elle doublera, au moins, le montant des économies à réaliser.
Imaginez, M le Maire, comment vous élaboreriez votre budget communal avec une amputation des aides gouvernementales doublées, au regard de celle subie pour l’année 2016 ?
Ainsi, nous sommes là face à un défi qui impacte directement nos valeurs républicaines d’égalité et de fraternité.
L’appel aux dons pour établir un budget ne peut devenir la règle ni se substituer à la levée de l’impôt, aux aides de l’Etat et à l’emprunt.
Pour enrayer ce dangereux processus, l’action est à mener auprès des parlementaires.
Les élus locaux, en leur qualité de grands électeurs, ont une place privilégiée pour sensibiliser les élus (es) du Palais du Luxembourg qui se qualifient, eux-mêmes, de défenseurs de la ruralité.
De plus, poursuivre cette politique d’appel aux dons serait, de fait, un « encouragement » à la délinquance fiscale !
Recevez, M le Maire, l’expression de mes sincères salutations.
                                                                                                            JL Ernis
Animateur du site DPVRS-27