S'identifier - Contact

Archives par mois


Destans : Des propos orduriers !



I
l arrive que des hommes politiques s’égarent en prononçant leurs discours ou dans leurs écrits.
Généralement, ces sorties de piste utilisent l’acide.
Parfois ils pratiquent la spiritualité.
C’est d’ailleurs à cela que l’on reconnait les grands hommes, ceux qui marquent de leur empreinte leur passage dans la vie publique.
Qui sait ce qui restera du passage de Jean-Louis Destans à la tête du département de l’Eure ?
Sa gestion administrative, peut-être. Sa suffisance, son arrogance, sa condescendance, à coup sûr.
Mais qui pouvait penser que sa condescendance irait jusqu’au mépris des autres, y compris de son propre électorat ?
Dans le cadre de la campagne des départementales, l’hebdomadaire l’EXPRESS du 11 mars 2015 avait braqué ses projecteurs sur le département de l’Eure, département qui pouvait basculer à droite, disait-on.
Plusieurs acteurs politiques du département furent invités à donner leur avis, dont bien évidemment, le Président.
Une quinzaine de jours avant le premier tour, ses propos semblaient indiquer que la partie était perdue pour les socialistes.
Levant sa longue vue jusqu’à l’horizon 2017, il indiquait que sa défaite aux prochaines législatives était une « hypothèse probable » !!!
Alors le pire arriva : la grossièreté, la vulgarité.
Dans cette hypothèse, il déclara « Aujourd’hui tout le monde me lèche le cul, après plus personne n’aura mon numéro » !!!
Difficile de faire plus infamant, plus méprisant à l’égard de son entourage et de ceux qui l’ont porté à la tête du département pendant 14 ans.
En quelques mots, Jean-Louis Destans résuma sa carrière, pas celle de son parti, la sienne.
En quatorze ans, il a réussi à étriller le Parti Socialiste dans l’Eure.
Pas de relève militante, pas de jeunesse émergeante, en clair pas d’avenir dans l’Eure pour la rue de Solférino.
Mais à bien y réfléchir ces propos ne sont pas surprenants.
En 2005, le chômage progressant, il s’en prit aux associations de réinsertion en des termes indignes d’un Président de Conseil Général. Il déclara publiquement « Et si certains (responsables d’associations) croient qu’ils sont protégés parce qu’ils sont de gauche, ils se trompent. On va les secouer » !!!
Quand à son échec cuisant des départementales, pour masquer sa coupable erreur, il tenta, dès le 22 mars au soir, d’en faire porter le chapeau au Parti Communiste principalement, fustigeant la division. Argument peu crédible pour celui qui, dès les sénatoriales de 2008, avait refusé une liste commune PS/PC conduisant à une dispersion des voix et permettant ainsi à la droite de faire le grand chelem.
Perdre des élections de ce genre relevait d’un véritable exploit puisqu’à cette époque les principales villes du département étaient dirigées soit par le PS, soit par le PC (Evreux – Vernon – Val de Reuil – Gisors – Louviers – Pont de l’Arche – Conches – Pont-Audemer – Bourgtheroulde – Verneuil - etc…)
De plus, lors de l’élection à la présidence des Maires et élus du département de juin 2014, comment comprendre l’appui du PS à un candidat sarkozyste, pur sucre, à quelques mois d’échéances capitales, les sénatoriales et les départementales ?
Il fallait faire preuve d’une médiocre stratégie politique.
En la circonstance, le vote blanc aurait été plus subtil, laissant les deux candidats de droite s’entredéchirer.
En pratiquant ainsi, Destans et la Fédération du PS de l’Eure ont donné le sentiment d’une forte inclinaison politique à droite, corroborant ainsi la politique gouvernementale.
Comment s’étonner également d’une division en allant provoquer sur les terres brionnaises le Conseiller Général sortant PC ? Pour le Président du Conseil Général, c’était un suicide assuré.
C’est sûr, ce qui restera de Destans, c’est : « Après moi, le déluge »