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Déneigement, attention au dérapage



Courant octobre, trois institutions de l’Eure, la Préfecture, le Conseil Général et la Chambre d’Agriculture ont mis en place une convention pour coordonner des opérations de déneigement.
Le fort enneigement des deux derniers hivers avait créé des situations inadmissibles dans les campagnes. Face à des formations de congères, de nombreux automobilistes avaient été bloqués pendant plusieurs heures.
Pour gérer cette situation, raisonnablement, peut-on exiger que les communautés de communes s’équipent d’engins en nombre suffisant pour une utilisation de quelques jours par an ? Ainsi, de manière exceptionnelle, pour les campagnes, le recours aux agriculteurs est une réponse de bon sens puisque cette profession est souvent équipée d’engins adaptables au déneigement.
Cependant, dans cette démarche, attention aux dérapages.
Si le recours au secteur privé se comprend pour les routes communales et même certaines petites routes départementales, il devient critiquable lorsqu’il s’agit d’axes routiers importants.
Si le transfert, voici quelques années, des services de l’Equipement vers les Conseils Généraux, devait au final aboutir à une concession au secteur privé, cette démarche serait condamnable.
Le recours au privé n’est acceptable que s’il est ponctuel, pour des circonstances exceptionnelles.
La convention signée dans l’Eure associe, de fait, trois institutions et une organisation partisane, la représentation majoritaire du monde agricole.
Cette sélection est assez curieuse car l’agriculture est représentée par au moins trois organisations.
Ainsi faut-il imaginer que pour faire acte de candidature au déneigement, l’agriculteur devra obligatoirement être adhérent de l’organisation signataire ?
S’il en étai ainsi, nous ne serions pas devant le moindre des paradoxes, au moment où la vice-présidente nationale de cette organisation a déclaré au sujet du couac entre les Verts d’Europe-Ecologie et le Parti Socialiste « Nous connaissions l’extrême droite et l’extrême gauche, voici maintenant l’extrême vert »
En conclusion, un Conseil Général à majorité socialiste qui ferait la part belle à une organisation professionnelle classée à droite (dont plusieurs de ses membres ont été Ministres dans le passé) critiquant aujourd’hui l’accord électoral PS/EELV serait une situation qui ne manquerait pas de sel.