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Burkini : La LDH a tort !



En cette période troublée, il ne devient pas facile de trouver des repères intellectuels fiables.
L’affaire du burkini vue par la Ligue des Droits de l’Homme en est la parfaire illustration.
Le point de vue qui vous est proposé ne concerne pas le cas spécifique de la ville corse où s’est produit l’incident, laissons la justice démêler cet imbroglio.
Il s’agit simplement de donner un avis sur ce nouveau vêtement et son utilisation.
Le nom donné à ce vêtement ne souffre d’aucune ambiguïté.
Burkini est la contraction de burka et bikini, la définition du Larousse est la suivante :
Burka : vêtement traditionnel des femmes musulmanes (surtout en Afghanistan) dissimulant leur corps de la tête aux pieds et seulement muni d’une ouverture ajourée au niveau des yeux
Bikini : maillot de bain formé d’un slip et d’un soutien-gorge de dimensions très réduites
Dans une République où le droit fait loi, mais aussi où les évolutions de la société ne peuvent être ignorées, quelles sont les données ?
En France, dans l’espace privé, les questions vestimentaires n’ont pas de limite.
Dans l’espace public, la loi interdit la nudité. Le voile intégral est interdit, le visage doit rester découvert pour l’identification et la sécurité.
Mais le droit précise aussi que les signes ostensibles sont proscrits dans l’espace public.
C’est donc au sein de ce droit que s’affrontent les tenants de la laïcité version Victor Hugo « L’Eglise chez elle, l’Etat chez lui » et les partisans d’une laïcité qualifiée.
En occident, les bains de mer habillés pour les femmes n’ont plus court depuis fort longtemps.
Il est difficile de dire qu’à l’époque, les femmes se baignaient habillées pour des raisons religieuses mais, assurément, il s’agissait d’une vieille et tenace volonté machiste.
Depuis, la société occidentale a évolué.
En France, les évènements de 1968 ont donné un coup d’accélérateur à la libération de la femme et à l’évolution des mœurs.
Les pratiques balnéaires ont évolué, Après le monokini, le bikini, le topless est devenu fréquent.
Dans ce contexte législatif où la femme occidentale a su briser les chaînes patriarcales, le burkini sur nos plages est une véritable provocation.
Qu’il y ait des femmes musulmanes désireuses de se couvrir entièrement le corps dans l’espace public est certainement une réalité, mais ignorer qu’un certain nombre d’entre elles n’ont pas le choix de désobéir à leur mari est une faute et peut-être même une complicité.
L’affaire du burkini n’est pas isolée, elle est l’un des maillons du prosélytisme musulman.
Le premier fut celui du voile islamique qui a secoué la société française conduisant le Parlement à voter deux lois, une en 2004 et l’autre en 2010.
Aurait-on oublié le salon de la femme musulmane tenu à Pontoise en septembre 2015, où semble t-il il n’y avait pas que des femmes pour parler féminisme à ce salon !!!
Autre pression exercée sur notre société héritière « des Lumières », celle d’obtenir des salles de prières sur le lieu de travail.
Et maintenant, voilà un nouveau sujet à l’ordre du jour, des auto-écoles réservées aux seules femmes ! Peut-être voilées de préférence ?
Ne pas considérer que le port du burkini, sur les plages publiques et dans les bassins nautiques publics, est du prosélytisme, n’est pas sérieux.
La preuve, il n’y a pas d’hostilité à l’égard des femmes africaines qui portent le boubou ni à l’égard des hommes écossais qui déambulent avec leur kilt.
Tout simplement, parce qu’il s’agit de costumes locaux et non d’uniformes religieux.
Enfin, il paraît nécessaire de rappeler qu’à la fin des années 50, la curie romaine a fait un grand pas sur l’aspect vestimentaire de son clergé.
Dans l’espace public, les curés ont adopté le costume de ville et les bonnes sœurs ont abandonné leur cornette.
La Ligue des Droits de l’Homme ferait bien de s’en souvenir.
La laïcité n’est pas un sujet mineur, surtout en cette période troublée.
Après les drames de Nice et de St Etienne du Rouvray de nouvelles dérives se font jour.
Des commentateurs tentent de justifier la présence d’élus de tout bord aux offices religieux, en mémoire du curé lâchement assassiné à St Etienne du Rouvray, considérant que la neutralité à l’égard du fait religieux ne s’appliquerait pas aux élus, mais simplement aux agents de la Fonction Publique.
Une manière originale de travestir la loi de 1905 dite de Séparation des Eglises et de l’Etat.
Il est temps de rappeler que dans une République laïque comme la nôtre - article 1er de notre Constitution « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale » - ce sont les lois de la République qui s’imposent à tous, les « lois » religieuses ne sont que des règles à caractère privé appliquées par quelques-uns.
 
 
Ce n’est pas parce que la droite utilise l’affaire du burkini à des fins partisanes, qu’il faut nier l’évidence.
Faudrait-il déclarer que le Sahara est une immensité verdoyante à la végétation luxuriante, si la droite rappelait que le Sahara est un immense désert de sable entrecoupé de dunes ?