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Bonne année, malgré tout !



T
raditionnellement, présenter des vœux de nouvel an est synonyme d’enthousiasme, de positivité et d’espoir en l’avenir.
Quelles que soient la période et les circonstances, DPVRS-27 ne peut se départir de l’objectivité politique qui est sa seule raison d’être.
Ce site n’ambitionne aucune notoriété, n’a aucune voix à chasser, n’est lié à aucun partenariat et ne sollicite aucun subside.
En conséquence, il traite des sujets au hasard de l’actualité en totale indépendance pour la défense et la promotion de la République sociale.
Au constat de sa fréquentation, cette discipline semble appréciée.
Créé fin 2011, le nombre d’articles frôlait les 10000 fin 2012, doublant pratiquement ce chiffre en 2013.
Pour 2014, la quatrième tranche des 10000 est largement entamée soit une augmentation de 63 % sur 12 mois.
Les articles locaux et départementaux sont particulièrement lus.
C’est vraisemblablement la conséquence d’une presse frileuse à relater la politique telle qu’elle est réellement pratiquée.
Alors, ni gloriole, ni excès d’optimisme à constater cette progression.
Le combat pour la dignité humaine a besoin de serviteurs, pas de profiteurs.
Le succès devra être ostensible le jour où nombre de citoyens décideront de s’investir, concrètement, dans des actions de reconquête de la dignité humaine.
Ainsi, pour 2015, les vœux ne peuvent trahir la cruelle réalité politique, économique et sociale.
Au mieux, le peuple restera sur le macadam, certains seront poussés sur le trottoir, pendant qu’une caste de privilégiés poursuivra son existence dorée au balcon de la cupidité.
Deux mille quinze risque d’être une année de dramaturgie, ponctuée de deux scènes dont nul ne peut prédire le tableau final.
Le premier acte se déroulera les 22 et 29 mars avec les élections départementales (que l’on ne pourra plus appeler cantonales, merci les socialistes)
Le deuxième, en fin d’année, pour les régionales. A ce jour, le gouvernement n’a toujours pas fixé la date de ces élections.
Faut-il que l’exécutif soit tombé bien bas ?
Non seulement il fait preuve d’incapacité à améliorer les conditions de vie des citoyens, mais il se montre aussi incapable de fixer une date de scrutin dix mois à l’avance !
L’abjecte duo, nationalisme et xénophobie, étant aux antipodes de la République sociale et laïque, il restera aux citoyens le choix pour ces scrutins, soit de sauter dans le vide, soit de refuser de sauter !!!
Actuellement, aucun espoir n’existe du côté des partis politiques.
Le seul filet d’optimisme apparu au premier tour de la présidentielle de 2012 (11%) s’est fortement asséché aux municipales de 2014, pour devenir insignifiant aux européennes.
Le thème d’une sixième république apparaît comme une fuite en avant pour sauver les meubles. Il n’a rien de convaincant, même si la 5ième, maintes fois réformée, est une offense à la démocratie.
Donner la parole au peuple, entend-on comme une ritournelle.
L’à priori ne peut être que positif mais, après réflexion, n’est-il pas prudent de poser la question ? Mais quel peuple ?
-          Celui qui s’offusque de la suppression de l’exonération fiscale des heures supplémentaires, oubliant qu’à chaque fois que l’on exonère un revenu on réduit le financement du service public et de la couverture sociale ?
-          Celui qui privilégie les fournisseurs low cost d’accès à internet obligeant, par le jeu de la concurrence, les opérateurs historiques à fermer des agences locales et donc à licencier ?
-          Celui qui se jette sur l’achat en ligne de produits culturels en oubliant que ces transnationales ont leur siège social dans des paradis fiscaux et se comportent comme de véritables négriers avec leur personnel ?
-          Celui qui s’habille et se chausse dans des magasins aux apparences de luxe, dont les sigles et les initiales ont pignon sur rue, sans s’interroger sur les circonstances de fabrication (esclavage moderne et travail des enfants) ?
-          Celui qui s’extasie devant 11 clampins millionnaires tapant dans un ballon, financés par des fonds aux origines douteuses venant :
·         d’Emirats peu enclins au respect des Droits de l’Homme pour le club de la capitale ?
·         ou de dictature d’un Etat caucasien pour le club artésien ?
·         ou de Mauritanie par une Banque islamique pour le club doyen ?
Tant que le consommateur mènera une guerre sans merci au salarié, ne prenant aucun compte des conditions de manufacturation des produits qu’il achète, il participera ainsi à la financiarisation de l’économie et à la globalisation. Il participera à sa propre aliénation et le salut de l’humain en sera réduit aux opérations de charité.
Devant nous se dresse alors une immense tâche d’éducation conduisant à l’émancipation.
Dans une société démocratique, ce rôle est normalement dévolu au monde ouvrier organisé par la pratique de la lutte des classes.
Hélas, voici quelques années, la lutte des classes a subi le sort de ce pauvre chien, accusé de galeux, que son maître abandonne lâchement au pied d’un arbre, au milieu d’une forêt.
En se dévoyant dans le partenariat social, inconsciemment, le monde ouvrier alimente sa propre exploitation.
-          Comment être crédible en dénonçant les retraites chapeau des patrons de multinationales quand soi-même on s’octroie des primes de mutation lors d’une « promotion syndicale » ?
-          Comment être crédible quand on accepte le concours du patronat pour réussir des élections de représentativité ?
-          Comment être crédible quand on fait des résultats électoraux la grande réussite du moment, alors que le chômage et la pauvreté ne cessent d’augmenter ?
-          Comment être crédible quand sur des dossiers aussi stratégiques que la sidérurgie on ose avancer l’idée de nationalisation provisoire ?
Il n’y a pas si longtemps, quand les néolibéraux avançaient cette idée, le monde ouvrier vilipendait la privatisation des gains et la nationalisation des pertes. Aujourd’hui le partenariat social défend cette ignominie !
Tout ceci mériterait de longs développements. Nous avons l’année pour mener à bien ces réflexions.
Il nous faut reconnaître que cette situation n’est pas exceptionnelle, même si elle est peu fréquente.
L’Histoire rappelle que les sociétés se sont toujours sorties de ces pièges consécutivement à l’émergence d’un visionnaire qualifié « d’homme d’Etat »
Ce qui manque à ce monde, à cette Europe, à cette France, c’est un Gandhi, un Mandela, un Jaurès, un De Gaulle (celui du 18 juin 1940) et une Madame Aug San Suu Kyi.
Il nous faut des hommes et des femmes à fort charisme convaincus du rôle primordial de la politique de répartition des richesses produites, en opposition à la cupidité du capital.
Mais attention, cette phase n’est pas sans risque.
L’Histoire montre également que dans ces périodes de troubles se glissent parfois des intrus qui, une fois au pouvoir, plongent leurs peuples dans le drame.
 
Les peuples ont donc un rôle primordial à jouer dans cette affaire.
A eux de ne pas se tromper.
                                        C’est un vœu pour 2015