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Bartolone se lâche à Pékin !



D
ans le cadre du cinquantième anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la République Populaire de Chine, le Président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone a passé cinq jours à Pékin.
Il n’y a rien de plus normal à ce que les dirigeants de la 2ième économie mondiale et de la 5ième maintiennent en permanence des relations diplomatiques et commerciales.
Mais la Chine n’est pas un pays comme les autres.
Au pays de l’empire du milieu, la démocratie n’est pas une valeur cardinale.
Du fait du parti unique, le peuple n’est pas autorisé à faire des choix.
La liberté d’opinion et de la presse est très étroitement surveillée.
Les salariés ne sont pas autorisés à s’organiser librement en syndicat et à négocier leurs conditions de travail.
Ceux qui osent s’opposer à des rythmes de travail insensés  et à de très faibles rémunérations courent des risques pour leur liberté et parfois leur vie, en se révoltant.
La Chine ne tolère pas la dissidence.
La Chine est le pays qui exécute le plus de prisonniers. Selon un rapport d’Amnesty International de 2006, 80 % des exécutions mondiales ont lieu en Chine. En 2005, 2.400 personnes auraient été exécutées. En mars 2005, un membre du Congrès National du Peuple a annoncé qu’en Chine 10.000 exécutions ont lieu annuellement, tentant de démontrer ainsi que le pouvoir central cache la réalité du nombre des exécutions.
Voilà pourquoi des passages du discours prononcé par Bartolone à Pékin le 26 janvier ont de quoi interroger et inquiéter.
Tout d’abord, il s’est dit heureux d’ « humer un bon air d’optimisme » !!! A quel optimisme voulait-il faire référence ? Certainement pas à celui des Droits de l’Homme.
Mais là n’était pas le plus cocasse.
Le plus inquiétant, c’est quand il a déclaré : « la France doit achever l’adaptation de son modèle économique et social à la nouvelle donne dans ce monde ouvert. Tous les efforts convergent aujourd’hui vers cet objectif »
En clair, à quelques milliers de kilomètres de Paris, le Président de l’Assemblée Nationale de la Patrie des Droits de l’Homme annonça, de fait et sans détour, que l’objectif de l’exécutif français et du législatif est de poursuivre la destruction de notre modèle social français, issu du Conseil National de la Résistance pour descendre au niveau de la pratique chinoise !!
En quelques jours, la majorité PS/EELV est passée d’un socialisme rose/vert délavé à la sociale démocratie, pour finalement aboutir à un libéralisme des plus débridés.
Il y a de quoi sérieusement s’inquiéter car les propos du Président de l’Assemblée Nationale exprimés dans un pays où la démocratie n’a pas libre cours, rejoignent ceux du Président de la République qui, au Qatar, en juin dernier, a considéré qu’il était en pays ami.
Or, ce richissime émirat est sur la même longueur d’onde que la Chine en matière de respect des Droits de l’Homme !!!
La diplomatie n’est pas obligée d’être aussi obséquieuse à l’égard de celles et de ceux qui considèrent que l’humain n’est qu’un élément parmi d’autres en matière économique.
Si le peuple n’est pas conscient et réactif à ce qui se prépare, les déconvenues seront nombreuses et le combat, pour un retour à l’humanisme, n’en sera que plus ardu.