Ce n’est pas parce que le Front National utilise la formule de l’UMPS que les défenseurs de la République sociale et laïque doivent s’interdire du constat et de la stigmatisation des politiques très semblables développées par la droite, dans sa diversité, et le parti socialiste.
On se souviendra que dans l’Eure, au cours des 15 dernières années de gestion départementale socialiste, 95 % des délibérations ont été votées à l’unanimité de l’assemblée.
Ne soyons pas crédules, les quelques noms d’oiseaux qui ont émaillé la récente campagne des élections départementales n’avaient d’autre objectif que celui de détourner l’attention des citoyens, tout au moins ceux qui, de moins en moins nombreux, acceptent d’être abusés.
Excepté le soi-disant contrôle plus strict de l’attribution des aides sociales et la réorientation du schéma de réseau du Très Haut Débit informatique, le changement se fera dans la continuité.
Pour satisfaire les politiques néolibérales dont l’Union Européenne se fait le maître d’œuvre, la politique fiscale du quinquennat de Hollande, ne faisant que prolonger celle de Sarkozy, a engagé une batterie de mesures, parmi lesquelles une sévère réduction de 11 milliards sur les dotations de l’Etat attribuées aux collectivités territoriales pour 2015 – 2016 – 2017.
Ici ou là, surtout à droite, on s’inquiète, ou on fait semblant de s’inquiéter, du ralentissement subséquent des programmes d’investissement.
Le maire de Bernay s’est fendu d’une conférence de presse, quelques semaines avant les départementales, pour s’offusquer de ces réductions de crédit, feignant d’oublier que sa famille politique prévoit plus du double d’économies (130 milliards) si elle revient aux affaires nationales.
Mais, après ces cris d’orfraie, rien de concret n’est mis en musique.
Et pourtant, la droite revenue aux commandes du département pourrait prendre des initiatives.
N’a-t-elle pas dans ses rangs le Président des Maires et élus (es) du département qui doit avoir l’écoute du Président, puisqu’il est son premier Vice-président ?
Mais non, à ce jour rien, pas la moindre action !
Et pourtant, une fronde des maires, toutes et tous, rassemblés devant la Préfecture, cela aurait de la « gueule », non !
Cela donnerait du crédit aux élus locaux.
A quoi sert donc l’association des Maires, sinon à visiter les ors de la République, une fois par an ?
Il en est de même des sénatrices et sénateurs qui jurent leurs grands dieux qu’ils sont, au sein de la République, les défenseurs des territoires ruraux.
Mais, ne soyons pas étonnés.
Derrière l’habillage politicien, en réalité, ce sont les mêmes schémas politiques qui s’appliquent depuis de nombreuses années.
Le PS, l’UMP, l’UDI, le NC et le MoDem n’ont-ils pas été complices ?
- D’enterrer le vote de refus des citoyens du Traité Constitutionnel Européen (29 mai 2005)
- D’entériner son remplacement par le Traité de Lisbonne. La droite votant pour, le PS s’abstenant, permettant au texte du Traité d’être validé par le Congrès (assemblée des députés et sénateurs - Février 2008)
- De valider le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (2012) négocié par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, accepté en l’état par François Hollande
Alors, UMPS, ou pas, la question est ailleurs.
Quand le F N sera dans la rue pour revendiquer plus de salaires directs, plus d’emplois stables, une protection sociale digne de ce nom, un crédit social pourra lui être accordé. Mais nous le savons, ce n’est pas pour demain, ni même après demain. Son fonds de commerce à pour toile de fond le rejet de l’autre, point final. Le peuple, tenté par ce parti attrape-tout, serait bien inspiré d’ouvrir grand les yeux et de se détourner de ce piège grossier.
Pour revenir aux cinq doigts d’une même main, derrière les masques sociaux libéraux et libéraux sociaux se cachent les serviteurs de l’ogre néolibéral qui n’a qu’un objectif, livrer les dividendes de l’activité humaine à la spéculation au profit d’une caste toujours plus cupide.