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écidément, il devient difficile de traiter sereinement, impartialement et en responsabilité les faits de nos sociétés contemporaines.
On l’a vu, l’an passé, avec le mariage homo. Le dogmatisme a régné en maître.
Le juste milieu a été expulsé du débat.
Pour les uns, les opposants (sans aucune distinction) étaient d’affreux réactionnaires qualifiés même d’homophobes, pour les autres, les défenseurs étaient d’authentiques progressistes, en phase avec le modernisme !!!
La République et Robespierre ont même été appelés en renfort.
Aujourd’hui, on connaît le résultat de cette dogmatique bipolarisation intellectuelle, l’opinion publique est en jachère.
Parmi les nombreux sujets qui secouent nos sociétés, la votation suisse du 9 février dernier sur la limitation de l’immigration suscite des commentaires, tout aussi dogmatiques.
Bien évidemment, cette consultation populaire a été initiée par un parti populiste comme il en existe de nombreux en Europe, dont certains à juste titre sont qualifiés d’extrême droite.
Au cas précis, il ne fait aucun doute que ce parti a des visées malsaines, d’autant qu’il n’en est pas à son coup d’essai.
Mais, l’analyse de cette affaire faite par les professionnels de la com. mérite mieux que des commentaires dominants tout aussi dogmatiques.
Pour les uns, c’est « dehors les étrangers », pour les autres, c’est « honte à la fermeture des frontières »
La logique n’est pas dans ces extrêmes, cependant la réaction des eurocrates ne trompe pas.
Il suffit de constater sur les plateaux de télévision l’agacement du très europhile Jean-Dominique Giuliani, Président du think tank « Fondation Robert Schuman » pour comprendre que les Suisses ont mis le pied dans la fourmilière.
En filigrane se profile la remise en cause de la sacro-sainte « libre circulation des capitaux, des marchandises et des personnes » entre la Suisse et l’Union Européenne.
Craignant la contagion, les europhiles s’affolent.
Pour les capitaux, gageons que loi ou pas loi sur l’immigration, rien ne changera.
La circulation des valises de billets n’est pas menacée !
Par contre, ce qui est en cause, c’est le dumping social.
Le marchandage de la main d’œuvre, par exploitation des travailleurs venant notamment de pays de l’Est européen, s’appuyant sur la directive européenne dite de « détachement », peut être menacé.
D’où la panique des eurocrates.
Il semble que les cantons suisses qui ont fait pencher la balance en faveur du « oui » sont ceux qui souffrent le plus du dumping social.
Alors les technocrates de Bruxelles réfléchissent au moyen de contourner le vote des helvètes. Ils n’ont pas beaucoup d’effort à fournir, il leur suffit de reproduire ce qu’ils ont fait pour la France, en 2005, en « oubliant » que majoritairement les Français avaient rejeté le TCE. L’opinion publique a été violée avec le concours de la droite majoritaire de l’époque, mais aussi avec la complaisance des socialistes permettant, en 2008, la validation du Traité de Lisbonne.
Mesdames et Messieurs les europhiles, au lieu d’insulter les peuples qui, n’en pouvant plus de ces horribles concours au moins-disant social, se jettent dans les bras du populisme et de l’extrémisme, faites preuve d’honnêteté intellectuelle, de responsabilité, regardez le problème en face et organisez l’harmonie sociale au sein de l’Europe en ayant pour repère les lois les plus avantageuses pour les salariés.
Si telle n’est pas votre intention, alors ne cherchez pas, la montée du populisme et de l’extrémisme de droite est nourrie par vos politiques réactionnaires.